INÉDIT A DAKAR. Francophonie: vers un vote pour le futur chef de la Francophonie

Publié le 30 novembre 2014 par Menye Alain

Addedum 15h20. La Canadienne Michaëlle Jean, 57 ans, ancienne gouverneure du Canada, est la première femme à prendre la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Consensus trouvé à huis-clos.

DAKAR, Sénégal – Les tractations entre les dirigeants réunis en sommet à Dakar pour désigner un successeur au Sénégalais Abdou Diouf à la tête de la Francophonie étaient dans l’impasse dimanche matin, laissant entrevoir l’hypothèse inédite d’un vote, selon une source au sein de la délégation française. « Nous nous orientons vers un vote à bulletin secret » pour désigner le prochain secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a déclaré cette source sous le couvert de l’anonymat. Lors des désignations passées, les discussions avaient permis de parvenir à un consensus, sans vote formel.

Concours

Quatre Africains et une Canadienne d’origine haïtienne, l’ex-gouverneure générale du Canada Michaelle Jean, sont en lice. Les Africains sont l’ex-président burundais Pierre Buyoya, l’écrivain et diplomate congolais Henri Lopes, l’ex-Premier ministre mauricien Jean-Claude de l’Estrac et l’ancien ministre équato-guinéen Agustin Nze Nfumu. En marge du sommet samedi, les dirigeants ont tenté d’oeuvrer à un consensus au sein des pays africains pour aboutir à une candidature unique. Des « discussions intenses entre les chefs d’Etat au dîner à la présidence sénégalaise » samedi soir se sont prolongées tard dans la nuit, a-t-on précisé de même source, avant la réunion à huis clos des 55 Etats membres de plein droit (la Thaïlande et la Centrafrique, sont suspendus par l’OIF pour cause de coup d’Etat).

Gourmandise

Le poste de Secrétaire général de la Francophonie lui tendait les bras. Hélas, l’ivresse du pouvoir l’a perdu alors qu’il fut pendant longtemps le bras armé de la France en Afrique de l’Ouest. La chute fin octobre du président burkinabè Blaise Compaoré, le gourmand, que Paris et M. Diouf souhaitaient voir hériter du poste, selon les révélations du secrétaire général sortant, a bouleversé la donne. Il ne peut s’en prendre qu’à lui-même.

Tacite

Une règle non écrite veut que le secrétaire général soit issu d’un pays du Sud — certains plaident même pour une chasse gardée africaine — et que l’administrateur (actuellement le Québécois Clément Duhaime) vienne du Nord. Le poste, créé en 1997, a vu se succéder deux Africains: l’Égyptien Boutros Boutros-Ghali, ancien secrétaire général de l’ONU, et Abdou Diouf.