C’est à quelle heure la messe ?

Publié le 02 décembre 2014 par Corboland78

Comme tous les derniers week-ends de novembre, l’église proche de chez moi tenait sa kermesse en l’honneur de Saint-Nicolas. Dimanche matin, je m’y suis rendu à l’ouverture. Les stands m’ont semblé bien maigrichons cette année mais cela s’explique peut-être par le fait que d’habitude je viens le samedi, premier jour des festivités et qu’aujourd’hui, dévalisés par les acheteurs, il ne restait plus grand-chose à vendre.

Pour être franc, cela m’était égal qu’il ne reste plus de confiture faite maison ou de broderies artisanales, moi je ne viens que pour les bouquins d’occasion, quasiment donnés. Polars classiques, écrivains bien français ou du terroir, mieux encore du siècle dernier, les rayonnages sentent le bien-pensant, le traditionnel qui n’offense pas.

Ces dames terminaient d’installer leurs articles sur les tréteaux tandis que d’autres s’affairaient en coulisse pour disposer sur les tables de la cafétéria, les parts de quatre-quarts ou les madeleines amoureusement préparés par les bénévoles avant ce grand week-end de raout. Les conversations allaient bon train, « Les mères porteuses, c’est du boulot ! » confiait l’une pour ouvrir un débat qui ici, ne tournerait pas en pugilat. Plus loin, une autre s’enquérait « C’est à quelle heure la messe ? » car si nous étions là pour un gentil bizness, il ne fallait pas perdre de vue le spirituel.

Mon sac plein de bouquins, je jette un dernier coup d’œil sur les santons peints à la main, salue amicalement le marchand de bourriches d’huitres placé dans le courant d’air de l’entrée et je rentre chez moi par cette première matinée frisquette sentant bon l’hiver qui approche. « Chérie, c’est à quelle heure qu’on mange ? »