40,5 % très exactement. C’est la proportion d’enfants grecs vivant dans des familles dont les revenus sont inférieurs au seuil de pauvreté. Ce chiffre date de 2012, et il a récemment été publié dans un rapport de l’UNICEF consacré aux enfants pauvres des pays riches, le site Mediapart se focalisant aujourd’hui sur le cas de la Grèce. Pourquoi la Grèce ? parce-qu’elle est le symbole de ce que peuvent provoquer des remèdes inappropriés à une crise économique, en clair ce pays nous montre avec une grande cruauté que les politiques de rigueur ne ramènent jamais le bien-être chez les habitants concernés, et que, bien au contraire, celles-ci les fragilisent encore plus.
Sur les 41 pays les plus riches sur lesquels porte le rapport de l’UNICEF, la Grèce arrive au 40e rang lorsque l’on compare l’aggravation de la situation entre 2008 et 2012, juste devant l’Islande, où l’appauvrissement des enfants est encore plus frappant, mais ils partaient d’un niveau de vie autrement plus élevé que celui de la Grèce.
40,5 % d’enfants pauvres, c’est le record pour l’ensemble des pays étudiés. Même d’autres pays en crise semblent moins mal s’en sortir sur ce plan-là : 36% d’enfants pauvres en Espagne (soit deux fois plus qu’en France quand même !), un peu moins de 24% au Portugal. 40,5%, c’est plus qu’au Mexique (34%), qu’en Lettonie, qu’en Bulgarie, …
Concrètement, cela se traduit comment ? par des vacances qui ont disparu des perspectives familiales, par des repas comportant peu ou pas de protéines en quantité satisfaisante (car un enfant pauvre aujourd’hui est encore plus dans la dèche qu’un enfant pauvre quatre ans plus tôt), par des changements contraints de logement, par davantage de tensions et de disputes au sein des familles. L’impression, comme le conclut l’article de Mediapart, d’une génération sacrifiée.