Certaines circonstances m'ont amenées à m'interroger sur le type de lecteur que je suis. Finalement, si lire paraît être une activité très naturelle, il existe pourtant autant de manière de lire que de lecteurs. Que lit-on ? Où lit-on? Pourquoi lit-on? Autant de questions que l'on ne se pose que rarement.
Il y parle magnifiquement de l’importance de la fiction, et exprime avec talent et passion ce que je ressens moi-même face à la lecture. Je pense que la lecture est primordiale. Mais il n'existe pas pour moi de hiérarchie dans la lecture. Souvent, on lit des jugements sur les lectures. Certaines lectures seraient "bonnes". D’autres "mauvaises", comme cette tribune assez atterrante.
J'ai juste envie de répondre... bullshit
Pour moi, lire est avant tout une source de plaisir. Mais il existe une infinité de formes de plaisir, allant du "simple" divertissement à la satisfaction d'apprendre quelque chose de nouveau. Chaque livre peut donc se révéler une source de plaisir, mais un plaisir unique, qu’on ne peut hiérarchiser.
Un “bon” livre peut être infiniment moins satisfaisant qu’un petit polar sans prétention mais avec suffisamment de tripes.
Chaque livre trouve sa justification dans le fait qu’il existe, quelque part, un lecteur à qui il est destiné, à qui il pourrait changer la vie.
Chaque livre nous construit.
La lecture est un voyage.
Chaque livre est une étape.
Il n’y a pas de destination.
Juste un voyage sans fin, que l’on fait à son rythme.
Selon son bon plaisir.
On choisit son moyen de locomotion. On en change à son gré. On s’arrête pour observer un paysage. On peut avoir envie de s’attarder, voire rebrousser temporairement chemin.
Mais chaque livre, chaque pas, peut vous entraîner n’importe où.
La bande dessinée serait une sous-lecture sans intérêt?
La science-fiction une perte de temps?
J’ai lu ma part de “mauvais” livres. Mes mauvaises lectures m’ont pourtant amené à des découvertes fascinantes.
Mais sans Philip K Dick, l’aurais-je découvert ?
C’est en lisant la défunte revue Pavillon Rouge (éditée par Guy Delcourt) que j’ai été attiré par un livre qui bénéficiait d’un court article en dernière page: la jeune fille suppliciée sur l’étagère, d’Akira Yoshimura. Je l’ai lu et adoré, découvrant un des auteurs japonais vraiment fascinant. Je ne vois pas comment j'aurais découvert Akira Yoshimura autrement.
J’ai découvert Jean Teulé par ses activités télévisuelles et ses bandes dessinées avant de lire ses romans.
J'étais fasciné par les illustrations. parmi les récits, j'avais gardé le souvenir d'une étrange histoire, Gabriel-Ernest, signée d'au auteur au pseudonyme mystérieux: Saki. Bien des nnées plus tard, à la recherche de livres pour les vacances, je suis tombé par hasard sur Reginald, du même Saki. Nostalgique, je l'ai acheté. Cela m'a permis de découvrir un auteur à la plume acerbe, entre Maupassant et Oscar Wilde.
Parce que, grâce à elles, j’ai découvert d’autres lectures, bonnes ou mauvaises, que je n’aurais peut-être pas découvert autrement.
Prendre son temps et se laisser porter.