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En rupture de stock

Publié le 05 décembre 2014 par Corboland78

Vous connaissez ces bricolos, j’ai bien écrit bricolos et non bricoleurs, dans mon genre qui dans leur boite à outils n’ont aucun outil valable mais des ersatz de tournevis ou de clés récupérés on ne sait où mais certainement pas dans une boutique pour professionnels. Le genre qui ramasse des clous dans la rue ou des bidules non répertoriés, leur imaginant un éventuel avenir pour un bricolage futur. Ici, l’imagination créative l’emporte largement sur le savoir-faire pragmatique. En général, le bricolo ne bricole jamais, c’est d’ailleurs à cela qu’on le reconnait !

Quand on a l’esprit tourné ainsi, tout le reste est à l’avenant, de la boite à outils à l’armoire à pharmacie il n’y a qu’un pas. Chez moi la similitude saute aux yeux. Trois outils minables comme sortis d’un coffret, de ceux qu’on offre aux gamins pour Noël en guise de panoplie du bricoleur pour faire comme papa, qui dorment au fond d’un placard. Et question armoire à pharmacie, kif-kif bourricot, dans une boite à chaussures (grand modèle) de l’Aspro, une pommade pour les coups ou les brûlures, des pansements Urgo si vieux qu’ils ne collent pas quand on en a besoin et une bouteille de Synthol avec du coton.

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Le Synthol, c’est le couteau Suisse de l’apprenti infirmier. Une piqûre de moustique, un muscle froissé (pour ceux qui en ont, des muscles), une douleur non répertoriée quelque part, un truc dans la bouche qui fait mal, et hop ! Un coup de Synthol ! En friction ou en bain de bouche, si ça ne guérit pas, ça ne tue pas. Jusqu’à preuve du contraire. Autant vous dire que ma bouteille tient une place de choix dans mon arsenal thérapeutique et ceci depuis une éternité.

Le niveau dans le flacon ayant considérablement baissé et vu l’ancienneté de la bouteille, je me suis décidé à investir et renouveler ma provision. Un saut chez le pharmacien devait régler l’affaire, sauf que. Etonnant tous ces « sauf que » qui contrarient ma vie depuis quelques années, le monde devient de plus en plus étrange. Sauf que, donc, mon pharmacien n’avait plus de Synthol – bizarre – ni aucun autre pharmacien d’ailleurs !

Tirer les vers du nez d’un apothicaire n’est pas chose aisée, surtout pour un non bricoleur, demandant la raison de ces ruptures de stocks, on m’a parlé de ruptures chez le fabricant, ou bien d’incident sur la ligne de production, rien de bien précis pour satisfaire ma question toute simple. La seule chose dont je sois certain à cette heure, c’est qu’il n’y a plus de Synthol liquide en bouteille sur le marché et que cela dure depuis plusieurs mois.  

Une armoire à pharmacie sans Synthol, c’est comme une choucroute sans saucisses. Mais que fait le gouvernement ? Oh, Marisol, il n’y a pas que le Sida dans la vie. Fin novembre c’était la journée de la femme battue, c’était bien d’en parler mais c’eut été mieux d’avoir du Synthol à disposition. 


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