Je ne sais pas si les fêtes s’additionnent dans l’au-delà ?
En tout cas, dans l’ici-bas, moi, j’additionne les années.
Aujourd’hui, tu aurais eu 90 ans. Aussi bien que tu ne les aies pas eus dans ce monde d’ici-bas. Tu aurais détesté. Tu me l’avais déjà dit, tu sais, dans ces quelques moments où tu semblais reprendre vie.
« Je ne veux pas finir comme ma mère, dans un lit d’hôpital ».
Tu étais si proche de ce lit.
Tu sais, j’ai dans mon esprit, comme une certitude, que l’infirmière qui s’est occupée de toi, à l’Hôpital Général de Montréal, quand elle a su qu’on te retournait au CHSLD, je crois qu’elle t’a fait administrer de la morphine, juste assez pour que tu partes en paix.
Pourquoi dis-je cela ?
Bien, quand on est venu identifier ton corps, elle était là avec la personne qui t’a administré la dose. C’était dans le plus grand respect. L’homme, de la dose, a quitté. Sommes restées, Joce, moi et l’infirmière. Elle pleurait. Sa mère était très malade aussi. Elle comprenait. Je crois fermement que cette infirmière t’a permis de ne pas avoir à vivre dans ton lit, comme grand-maman. Je crois qu’elle t’a sauvée. Qu’elle nous a sauvées de toute cette peine.
Peut-être me suis-je inventé toute cette histoire pour mieux me sentir ?
Mais, dans le fond, ce qui importe le plus, c’est que, toi, tu te sentes bien, délivrée de ce jeu de la vie que tu devais jouer pour t’élever je ne sais où. Peut-être une autre histoire que je me raconte.
Enfin. Je voulais juste te dire que je pense à toi aujourd’hui. Comme je l’ai fait pendant 53 ans presque.
Je ne sais pas si vous comptez les années de l’autre côté. Ce n’est pas grave. C’était juste pour dire que, moi, de ce côté, je les compte, parce que, pour moi, ces années comptent.
Bonne fête, maman !
Je t’aime.
Bisous.
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