Magazine Humeur

Ces autres que je ne serais jamais…

Publié le 08 décembre 2014 par Lafeedulac

118H

Je me prends parfois à envier certaines personnes. Toi, peut-être. C’est humain après tout.

Toi, qui es toujours tirée à quatre épingles le matin quand tu accompagnes tes enfants tout aussi élégants et soignés que toi… Moi qui attache mes cheveux souvent pour éviter de les démêler le matin, qui me brosse les dents et mets ma crème de jour entre deux “Maman!!!!!!”. Moi qui n’ai plus le temps de mettre du vernis sur mes ongles, ou plus l’envie. Le temps je pourrais l’avoir le soir devant la télé par exemple. Ah non, devant la télé je fais du repassage. Ou je dors. Le plus souvent je dors, d’ailleurs.

Toi, qui partout où tu vas semble si à l’aise. Qui est capable de te faire des copines par dizaine alors qu’il y a 8 jours que tu as emménagé ici. Moi, il m’a fallu presque 5 ans pour arriver à me lier avec quelques personnes, grâce aux amitiés de mes enfants essentiellement. Heureusement, certaines personnes sont capables de faire ce que je n’aurais pas osé. Du coup, j’ai fini par me faire des copines quand même. Et on parle de tout, on se dépanne et on se marre. Et ça s’est drôlement bien !

Toi, qui peux mettre une brosse à dents dans ton sac à dos pour partir faire un trek dans l’Himalaya. Moi, que l’idée de ne pas avoir toutes mes petites affaires et mon petit confort rend incapable d’envisager une telle aventure. Dire que j’ai été scout et que j’ai passé des semaines à camper… Quoique, ceci explique peut-être cela.

Toi, qui est capable de faire tes cartons et de charger enfants et bagages dans la voiture pour partir vivre à l’autre bout de la France ou du monde. Moi, qui ait du mal à envisager de quitter mon espace de confort. Surtout maintenant que j’ai réussi à me faire des copines et à m’habituer à la région. C’est pas dit que ce soit possible de recommencer, surtout dans une langue étrangère.

Toi, qui prends tes baskets pour aller courir toutes les semaines. Moi, qui ai parfois du mal à avoir envie de me lever de mon fauteuil pour me faire un café quand je suis bien installée. Pourtant, j’ai une copine qui m’a proposé de courir. Reste à trouver la motivation. En décembre, j’ai autre chose à faire, comme prendre du poids avec les fêtes.

Et après je me dis que je suis ce que je suis, que je ne suis pas toi. Que je ne sais pas de quoi est faite leur vie à ces personnes là au fond, que je ne sais même pas si elles sont heureuses ou épanouies ainsi. Que finalement je suis moi et je suis heureuse. Et c’est déjà pas si mal, non ?


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