La ville s’est parée de ses décorations scintillantes de Noël. Sapins emboulés ici, guirlandes lumineuses au-dessus des chaussées, dès que la nuit tombe et elle tombe vite et tôt en cette saison, la tristesse ambiante se mue en joie réjouissante.
Du coup tout le monde s’est engouffré dans le mouvement. Le centre commercial rutile comme un sou neuf, les commerçants déployant tout leur art de la décoration en une débauche d’accessoires consacrés à la Nativité et le chocolatier qui sait ce que l’époque signifie pour son avenir professionnel, n’a pas lésiné sur les gourmandises en vitrine au point que si le ridicule n’était un frein puissant à l’enthousiasme général, personne n’hésiterait à lécher ses carreaux dans l’espoir de récupérer des bribes de saveurs sucrées.
Dans la foulée, les particuliers s’y sont mis aussi. Dans les jardins de vrais sapins supportent des éclairages appropriés et certains balcons d’immeubles, comme des phares en Bretagne, incitent au port de lunettes de soleil pour éviter l’éblouissement. Pour l’instant – mais nous ne sommes que début décembre encore – je n’ai pas aperçu ces stupides Pères Noël en baudruche accrochés aux rambardes des fenêtres…
Comme il ne faut pas me pousser beaucoup pour entrer dans ce jeu de fin d’année, j’ai remonté de la cave ma petite décoration modeste mais symbolique pour agrémenter ma cheminée et lui donner cet air de fête que j’affectionne tant. Sur ma porte d’entrée, une couronne de l’Avent parachève le décor, comme un gris-gris destiné à éloigner les démons – de quelque nature qu’ils soient - et les repousser hors de chez moi, au moins durant toute cette trêve que je n’hésite pas à faire durer tout un mois. Quant il faut, il faut !