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Le début de la vie sans Maman

Publié le 21 octobre 2014 par Timantine @timantine
Le début de la vie sans Maman

La semaine dernière a été cruciale dans ma vie de jeune maman. C'était un moment que je redoutais tellement, laisser ma progéniture, mon bébé, ma prunelle avec quelqu'un d'autre que moi. Heureusement, Monsieur B. était en congé et on a pu accompagner notre tout petit dans ses premiers pas vers l'autonomie. Le programme avait été calé avec l'éducatrice depuis une bonne quinzaine de jours, nous n'avions plus qu'à appliquer.

Le mercredi, j'y suis allée fière comme un paon. L'heure était prévue, Bébé devait apprivoiser les locaux, et nous devions discuter avec la puéricultrice des habitudes de Mini B. Siestes, habitudes de sommeil, biberon, quantité, jeux ... tout y est passé. Elle a un peu fait la tête quand nous lui avons dit que ce bébé n'avait jamais quitté sa mère, même pas deux heures avec une mamie. Il a été H24 avec ses parents. Je suis repartie confiante, cette structure est neuve et le personnel est formé, je laisse mon bébé entre de bonnes mains.

Le jeudi, les choses se sont corcées, enfin pour Maman. Nous y avons amené notre bébé, les affaires étaient prêtes et étiquettées depuis la veille au soir. J'ai pris un soin particulier à préparer toutes ses petites choses, à y coller son nom sur toutes ses affaires, comme pour marquer son territoire. Nous avons embrassé Théodore, et nous l'avons confié à la puéricultrice. Une heure. Juste une heure. A peine sortis, mon mari me dit que tout va bien se passer, et les larmes coulaient déjà. Je ne pensais pas craquer, pour une heure, mais voilà, ce premier pas marquait la fin d'une si belle période où nous avons vécu collé l'un à l'autre, où mon seul objectif était de satisfaire ses besoins. Désormais, je vais retrouver ma vie d'avant et une équipe va répondre à ses besoins dans la journée, ce n'est plus uniquement Maman. Nous nous sommes baladés une heure, et à notre retour, Théodore dormait sur un tatami, sous un portique d'éveil. Les auxiliaires nous ont raconté l'heure, il s'est éclaté sous le portique, puis il s'est endormi. J'ai été un peu choquée de voir mon fils inerte sur le tatami, surtout qu'il ne dormait pas dans sa position habituelle. La crèche évite de réveiller les petits et ne les déplace pas s'ils s'endorment sur un tapis ou dans un transat. La première séparation est réussie, et Bébé ne semble pas traumatisé, moins que sa maman en tout cas.

Inutile de vous dire qu'il était fatigué, et qu'il est tombé dans les bras de Morphée dès que la voiture a démarré.
Le vendredi, on passait à deux heures de crèche. Quand nous l'avons amené, nous avons bien remarqué qu'il avait compris ce qu'il se tramait, et il était un peu plus réticent dans les bras de la puéricultrice, elle n'a pas vraiment eu de sourire. Nous nous sommes éclipsés, le temps de faire les courses, le ménage et de préparer l'apéro pour les invités du soir. A notre retour, il était 16h, les grands étaient tous attablés, ils attendaient le goûter. C'était une vraie cacophonie, ça pleurait dans tous les sens. La puéricultrice était entourée des trois bébés, et le mien attendait dans le Doomoo, qu'on lui donne son biberon. Il n'a pas l'habitude d'attendre, et il n'a pas l'habitude du bruit, alors il pleurait à gros sanglots. Nous l'avons récupéré. Cette fois, la première demie-heure a été très difficile m'a t'on dit. Théodore a compris que nous étions partis. Ensuite, il a joué, puis il a dormi une heure. Il venait de se réveiller lorsque nous sommes revenus à la crèche. Bébé a sangloté sur le chemin du retour, et les sourires sont revenus après le biberon. Il a ensuite dormi trois heures, cette nouvelle expérience l'a complètement épuisée. Nous avons profité du week-end en famille, et c'est une nouvelle semaine qui commence pour nous en ce mardi.

Monsieur B. a pris le chemin du bureau, et nous continuons l'adaptation à la crèche. C'est la dernière semaine avant ma rentrée, alors on va y aller crescendo. J'ai déposé Bébé à 14h pour deux heures dans les jolis locaux colorés. J'ai été étonnée de voir mon tout petit se mettre à pleurer à gros sanglots dès que je lui ai enlevé son manteau. De gros sanglots, des vraies larmes. Il s'agrippait à moi pour ne pas aller dans les bras de la puéricultrice. Elle m'a expliqué que Théodore a visiblement reperé les lieux et qu'il nous montre qu'il n'est pas content. Face au désarroi de mon fils, je n'ai pas pu m'empêcher de craquer, les larmes sont montées et se sont déversées. J'ai beaucoup apprécié la démarche de la puéricultrice et de l'éducatrice qui m'ont invitées à entrer dans la crêche et à m'installer avec Bébé pour que tout le monde se calme. Elles lui ont expliqué que Maman et Papa vont au travail et que nous reviendrons tous les jours le chercher, qu'il ne fallait pas s'inquiéter. Mon coeur se serrait à chaque nouveau sanglot de mon tout petit bout d'homme, et en même temps, j'ai été impressionnée de le voir écouter les explications des dames avec attention, à seulement trois mois et demi. Après dix bonnes minutes de larmes, de sanglots, il s'est interessé aux autres enfants et au portique en bois. Je me suis éclipsée.

C'est le coeur lourd que je suis partie pour deux heures, m'occuper l'esprit. J'espère sincérement que Théodore va s'habituer à ce nouveau cadre, il n'y a pas de doute. Notre belle parenthèse prend fin, il faut que tout le monde s'adapte à cette nouvelle vie qui s'offre à nous ... y compris Maman. Je suis sûre que toutes les mamans comprendront ce sentiment si pesant, l'impression d'abandonner son tout petit bébé.


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