Shevek un astrophysicien de la lune “Anarres” s’exile volontairement sur la planète-mère Urras. Les habitants d’Anarres, les odoniens, ont quitté Urras, il y a de nombreuses générations pour fonder une communauté basée sur l’idéologie anarchiste. En effet il n’y a pas de gouvernement, pas de monnaie, une vie communautaire où l’individualisme n’a pas sa place, pas de mariage, pas de cellule familiale… tout est à tout le monde, tout le monde s’occupe de tout le monde. Mais cette société montre aussi des limites inattendues : l’utopie ne semble pas pouvoir s’épanouir dans l’isolement. Elle a besoin de sortir de ses murs. De plus les conditions de vie sont rudes sur Anarres et ce monde, isolé, est condamné à la sclérose. Les urrasties ne souhaitent qu’une chose en accueillant Shevek, c’est d’obtenir sa théorie du temps qui va devenir « la théorie temporelle générale ». Lui, par contre, a pour but de réunir les deux mondes. Mais très vite il se rend compte qu’il ne se sent libre dans aucune des deux sociétés, que partout la bureaucratie l’emporte, qu’elle soit au service de la communauté ou au service de l’individu.
Le livre m’a paru très long, j’avoue que j’ai eu bien du mal à le finir. En réalité, le seul, vrai anar dans ce livre est Shevek. L’intérêt que j’y ai trouvé, c’est la réflexion politique et humaniste, cette étude de la société idéale, la confrontation de deux façons de la concevoir. Il n’y a pas de société idéale. Entre le capitalisme dont on voit la réalité injuste et toutes les idéologies qui se sont essayées au cours de l’histoire de l’humanité, nous n’avons pas vraiment trouvé la société où l’être humain se respecterait mutuellement, où règnerait justice, équité et partage. C’est une utopie. Mais devant toutes les injustices, l’utopie doit commencer… Maintenant.
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