Mauvais présage : Quinze déjà effondré à Mons

Publié le 26 décembre 2014 par Jcr3
Une installation de l'artiste Quinze, suspendue à 15 mètres du sol pour célébrer Mons, Capitale européenne de la culture 2015, s'est effondrée 15 jours avant le début de l'année. Ravivant par la même les tensions entre footeux et cultureux.

(Mise-à-jour 26/12-14.50' : Avez-vous déjà connu pareil incident ? Non, c’est la première fois. Cela fait 15 ans que nous réalisons ce genre de constructions. Nous en avons monté une trentaine (2X15) dans le monde entier... le soir.be)

Un mois avant l’inauguration de Mons 2015-quinze, capitale européenne de la culture, l'installation monumentale de l’artiste belge Arne Quinze, « The Passenger » s’est effondré, comme un vulgaire jeu de Mikado à deux pas de la Grand Place, heureusement désertée pour le Réveillon de Noël.

L'installation était suspendue comme une charpente déconstruite, à quinze-15 mètres de hauteur, sur quatre-vingt-dix mètre (6X15-quinze), le long de la rue de Nimy.

Constituée d’un enchevêtrement chaotique de bastaings et madriers teintés de couleurs fluos, l'ensemble, qui paraissait déjà menacer de s'effondrer sur la tête des passants, n'était maintenu dans cet équilibre précaire que par le savoir faire de l'artiste.

L'installation qui tenait autant d'un chaos de débris emportés par la force d'un tsunami, que d'un bûcher en attente d'une étincelle, planant au dessus de nos vanités, a chu.

La circulation y étant autorisée en permanence, quiconque aurait pu être blessé à tout moment. L'accident aurait pu être tragique s'il s'était produit lors de l’inauguration ou du lancement officiel, alors que la foule se serait pressée dans la rue, sous le tas de bois : « On attendait 100.000 personnes ! ».

« The Passenger » qui a coûté entre 300.000 et 400.000 euros aux organisateurs, qui ne semblent pas être à cent milles euros près, devait rester en place cinq ans et constituer une des attractions majeures de la ville en 2015-quinze et après. Mais difficile d’imaginer le public s'y promener sans appréhensions à l’avenir.

« Pour dessiner cette forêt d’allumettes, je me suis laissé influencer par le peintre William Turner... où l’on sent la violence de la nature, en même temps la fragilité de la peinture. » expliquait Quinze.

« Arrêtons de tout critiquer dans ce pays ! » ajoutait-il, Elio Di Rupo (PM) s’est mieux battu que d’autres pour décrocher le titre de capitale européenne de la culture. C’est lui qui a gagné!» rappelle Quinze saisissant chaque occasion de baiser la main qui le subventionne et sans laquelle il n’existerait probablement pas.

Avez-vous déjà connu pareil incident ?

Non, c’est la première fois. Cela fait 15 ans que nous réalisons ce genre de constructions. Nous en avons monté une trentaine dans le monde entier 

 « Nous sommes extrêmement bien organisés. On va construire tout ça en vingt jours avec une équipe de vingt personnes ! » fanfaronnait-il avant le début du montage.

« On m’a offert la rue principale... Mon installation sera comme une nouvelle porte de ville. » insistait le charpentier d’opérette, soudainement inspiré, « La même installation aux Etats-Unis coûterait trois ou quatre fois plus cher. » s'empressait de rappeler Quinze.

Jeudi matin, le mystère restait total en attendant l'inspection de la structure qui aura lieu après le dégagement des planches mais toutes les pistes sont envisagées.

Beaucoup pensent à un geste de malveillance, et montrent déjà du doigt les supporters du club de foot local qui ont eu vite fait le rapport entre les subventions apportées à la culture à Mons et les difficultés financières de leur équipe favorite qui végète en deuxième division. Récemment, une banderole vengeresse barrait la tribune :

« Elio, ton Mikado on s’en fout… »

 Le Soir.be (1) (2)

MONS 2015 Arne Quinze se lance dans la construstion de son Mikado dangereux