Il pleut sur Paris. Lentement, sérieusement, comme une armée aligne ses régiments, il pleut sur Paris. Les martinets se disputent le droit d’atteindre le ciel qui semble se porter volontairement à leur hauteur, horizon bas s’offrant à coups de nuages à leur curiosité. C’est drôle, la pluie en ville. Ça rend chaque minuscule geste plus lent, plus appliqué.
Si peu inspirée que je sois en ce moment, j’apprécie pleinement la sensation physique que provoque en moi l’idée de la pluie. Même pas son contact, même pas le bruit qu’elle fait résonner dans mon monde, mais cette drôle de petite accélération du cœur qui me frappe lorsque je songe il pleut. Et me voilà repartie vers autre chose, n’est-ce-pas, vers la frontière d’un entre-deux qui n’existe pas, que pourtant je vois se dessiner sous mes yeux. J’aime la pluie. J’aime la pluie sur Paris. J’aime voir les gens se presser pour lui échapper, j’aime m’attarder jusqu’à être trempée. J’aime ce morceau d’enfance qui remonte à la surface.Alors, je sais, cette note ne sert strictement à rien, mais elle me fait plaisir. Il pleut sur Paris, vois-tu. La ville, ma ville, vient d’endosser pour moi ses habits de fête. Je ne voudrais pas rater notre rendez-vous.