©Points, septembre 2014, Metin Arditi
Roman en deux temps pour un hommage à l'Histoire de la Russie
"1937. Le régime soviétique pille, vend et détruit les trésors de l'Eglise russe. Il ferme plus de mille monastères. Des centaines de milliers de prêtres et de moines sont exécutés. Les plus chanceux s'échappent, vivant cachés dans les forêts.
Voici l'histoire de Nikodime, qui, avec l'aide d'une poignée de moines-vagabonds, tente de sauver les plus beaux trésors de l'art sacré orthodoxe. Où l'on rencontrera un ancien trapéziste, un novice de vingt ans et quelques autres fous de Dieu. De l'avant-guerre à nos jours, de la Russie bolchévique à la Moscou des milliardaires et des galeries d'art, l'étourdissante histoire de quelques hommes de courage.
Et puis, bien sûr, il y a Irina. Elle fuit l'Enfer, traverse l'Europe, arrive à Paris, change d'identité... Elle est au cœur de cette lumineuse histoire de résistance et de rédemption."
Le titre énigmatique trouve vite son explication dans la première partie de ce livre. Dans celle-ci on découvre une communauté fervente, menée par un fou de Dieu tourmenté mais grandiose qui sauve des trésors de l'art sacré orthodoxe. Ces moines portés par la foi ont tous des passés lourds mais ils rivalisent de courage et d'acrobaties périlleuses. Dans sa quête de rédemption, la communauté est émouvante.
La seconde partie illustre la puissance des souvenirs, quand la mémoire des actes courageux de ces moines se trouve mêlée au destin actuel d'un personnage en quête d'identité: Mathias, photographe parisien perdu dans les mondanités. A la mort de son père il se découvre des racines russes, et un lien avec le fameux Nikodime.. Suivant le fil des indices, on remonte alors jusqu'aux dernières traces de la compagne du moine, et avec eux, des trésors sauvés. De rédemptions en découvertes, de liens père-fils en histoire nationale, les nœuds se dénouent, non sans graves conséquences parfois.
Ces deux parties équilibrent un roman qui aurait été trop grave pour moi sans son deuxième volet plus lumineux. J'aurais aimé suivre davantage les personnages de cette seconde partie d'ailleurs; Mathias et Polia qui l'accompagne dans cette quête difficile, entre tensions politiques et souvenirs tragiques.
J'ai aimé plonger dans l'Histoire restaurée, et découvrir cet épisode peu connu quand le régime soviétique pilla les trésors de l'église russe. Cette saga majestueuse et tragique est teintée de l'or des icônes et du sang des résistants au régime. Assez bouleversant, même si le personnage trouble de Nikodime donne parfois des frissons dans le dos et que j'aurais aimé bien plus de développements dans la seconde partie qui semble parfois ébauchée. Dommage.
L'interview de la librairie Dialogues:
C'est un roman lu en tant que juré pour le prix du meilleur roman des lecteurs de Points 2015.
blog littérature jeunesse, blog livres
©Points, septembre 2014, Metin Arditi
Roman en deux temps pour un hommage à l'Histoire de la Russie
"1937. Le régime soviétique pille, vend et détruit les trésors de l'Eglise russe. Il ferme plus de mille monastères. Des centaines de milliers de prêtres et de moines sont exécutés. Les plus chanceux s'échappent, vivant cachés dans les forêts.
Voici l'histoire de Nikodime, qui, avec l'aide d'une poignée de moines-vagabonds, tente de sauver les plus beaux trésors de l'art sacré orthodoxe. Où l'on rencontrera un ancien trapéziste, un novice de vingt ans et quelques autres fous de Dieu. De l'avant-guerre à nos jours, de la Russie bolchévique à la Moscou des milliardaires et des galeries d'art, l'étourdissante histoire de quelques hommes de courage.
Et puis, bien sûr, il y a Irina. Elle fuit l'Enfer, traverse l'Europe, arrive à Paris, change d'identité... Elle est au cœur de cette lumineuse histoire de résistance et de rédemption."
Le titre énigmatique trouve vite son explication dans la première partie de ce livre. Dans celle-ci on découvre une communauté fervente, menée par un fou de Dieu tourmenté mais grandiose qui sauve des trésors de l'art sacré orthodoxe. Ces moines portés par la foi ont tous des passés lourds mais ils rivalisent de courage et d'acrobaties périlleuses. Dans sa quête de rédemption, la communauté est émouvante.
La seconde partie illustre la puissance des souvenirs, quand la mémoire des actes courageux de ces moines se trouve mêlée au destin actuel d'un personnage en quête d'identité: Mathias, photographe parisien perdu dans les mondanités. A la mort de son père il se découvre des racines russes, et un lien avec le fameux Nikodime.. Suivant le fil des indices, on remonte alors jusqu'aux dernières traces de la compagne du moine, et avec eux, des trésors sauvés. De rédemptions en découvertes, de liens père-fils en histoire nationale, les nœuds se dénouent, non sans graves conséquences parfois.
Ces deux parties équilibrent un roman qui aurait été trop grave pour moi sans son deuxième volet plus lumineux. J'aurais aimé suivre davantage les personnages de cette seconde partie d'ailleurs; Mathias et Polia qui l'accompagne dans cette quête difficile, entre tensions politiques et souvenirs tragiques.
J'ai aimé plonger dans l'Histoire restaurée, et découvrir cet épisode peu connu quand le régime soviétique pilla les trésors de l'église russe. Cette saga majestueuse et tragique est teintée de l'or des icônes et du sang des résistants au régime. Assez bouleversant, même si le personnage trouble de Nikodime donne parfois des frissons dans le dos et que j'aurais aimé bien plus de développements dans la seconde partie qui semble parfois ébauchée. Dommage.
L'interview de la librairie Dialogues:
C'est un roman lu en tant que juré pour le prix du meilleur roman des lecteurs de Points 2015.
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