Lundi matin, en émergeant des profondeurs de sous ma couette, j’ai crû qu’on m’avait tabassé toute la nuit, tant j’avais mal partout. Se réveiller, épuisé et courbaturé, j’ai déjà vu mieux pour entamer la journée. Et ça ne s’est pas arrangé par la suite, j’ai passé mon temps à somnoler dans le canapé, emmitouflé dans mes laines, bonnet, écharpes et pulls avant d’aller me coucher vers 18h. Même l’idée de manger quoi que ce soit m’était insupportable, vous imaginez l’état de mon désarroi.
Prémisses de la grippe ou fausse grippe, allez savoir. L’année 2015 débute sur les chapeaux de roues. Aujourd’hui, ça va un peu mieux mais si vous me voyiez en train d’écrire mon billet, vous pourriez me prendre pour Voltaire avec mon cache-col usé et mon vieux bonnet en laine, ceux que je conserve exclusivement pour ces situations maladives. Je dors avec, j’y transpire mes toxines et quand la maladie est partie, étouffée par la chaleur, un passage par la machine à laver et ils retrouvent leur place au fond d’un tiroir de ma commode.
Les médecins sont en grève mais on ne parle jamais des malades qui font la grève des médecins. Maintenant c’est fait. D’ailleurs mon toubib, je vais le voir le moins souvent possible car parfois, je me demande si c’est un vrai médecin ? Ce ne serait pas la première fois qu’on apprendrait une usurpation de profession. Il est très gentil certes, mais il ne prend pas la carte vitale, il n’a pas d’ordinateur dans son bureau ni même de fiches cartonnées pour tenir à jour un dossier médical de ses patients et dès qu’on a une pathologie un peu particulière il vous envoie chez un spécialiste. De plus, il est inconnu dans les bases de données des organismes médicaux quand ils me demandent le nom de mon médecin traitant… Etrange. Je ne suis pas là pour faire le procès des toubibs, d’autres et de plus illustres ne s’en sont pas privés, comme La Bruyère : « Tant que les hommes pourront mourir, et qu’ils aimeront vivre, le médecin sera raillé, et bien payé. »