A l’heure où toute la Nation a défilé dans la rue, réunie dans la paix, pour la Liberté et contre la barbarie, je viens ici te dire, toi musulman, toi magrébin, toi « arabe » de mon pays, ma fraternité, mon estime, et ma solidarité. A toi mon frère, mon concitoyen, mon compatriote, je veux dire que je t’aime. Je t’aime autant que les autres, autant que les « blancs », autant que les noirs, autant que les athées, que les juifs, que les bouddhistes, que les chrétiens, autant que les autres français. Autant que les autres humains.
Je sais la fracture qui existe dans ce pays, qui t’as mis de côté comme un citoyen de seconde catégorie. C’est injuste ! Et cette fracture doit cesser. Alors je veux te le dire aujourd’hui, toi mon ami mon frère, Ahmed, Saïda, Jamel, Leïla… Salâm ! Salâm aleykoum. Te dire que tu comptes pour moi, que tu as une place dans mon cœur, que tu es mon égal, mon frère, mon ami. Je sais combien l’Islam peut être Lumineux. Je sais que tu n’as rien à voir avec le terrorisme, les assassins et le Djihad. Tu étais avec nous dimanche, nous étions tous Charlie, mais surtout, nous étions tous ensemble sous le regard bienveillant de d’Allah. Pardonne les imbéciles qui ont agressé tes amis et attaqué tes mosquées les jours qui on suivit l’attentat. Ils ne savent pas ce qu’ils font. Ils ignorent qu’ils se trompent d’ennemi. C’est leur bêtise qu’ils devraient combattre, pas toi, ni ta foi.
Compatriotes « arabes », musulmans, magrébins, immigrés et enfants d’immigrés, je suis avec vous, dans la République, votre République. Dans ce pays votre pays. Dans la Liberté, l’Egalité et la Fraternité. Oh, je sais… L’égalité ce n’est pas vrai, pas encore. C’est ce qui me révolte ! La fraternité, c’est pas tout le monde. C’est ce qui m’attriste. C’est le combat que nous devons mener, tous ensemble, main dans la main et dans la paix d’Allah. Pour que vous soyez considérés par tous comme les français les citoyens et les êtres humains que vous êtes, à part entière. Je vous aime.
Salâm Aleykoum mes frères.