Ouf, tout le monde n’est pas Charlie et ça m’a m’arrange

Publié le 17 janvier 2015 par Legraoully @LeGraoullyOff

Quand je pense aux quelques cinq millions de personnes qui vont ouvrir le dernier numéro de Charlie Hebdo … Pour la grande majorité, ce sera sans doute une première et ils risquent d’avoir un choc. En effet, si l’émotion suscitée par les événements tragiques a conduit la plupart des français à sortir dans la rue pour crier leur indignation et montrer leur soutien, je pense que beaucoup ne sont pas encore prêt à être Charlie. Je vais m’expliquer, attends ! Ne te barre pas tout de suite.

Tiens, rien que moi par exemple, en quelques jours, j’ai été qualifié, d’une part de dangereux extrémiste, qui souhaite la mort de journalistes d’extrême droite. Tout cela suite à un petit post anodin, un petit mot d’esprit qui disait mot pour mot ceci :

« C’est marrant parce que quand j’ai appris le carnage à la rédaction de Charlie Hebdo, j’ai pleuré comme un gosse … alors que si ça avait été dans la rédaction de Minute ou Valeurs actuelles, j’aurais sans doute repris une bière. »

Et au cas où tu n’aurais pas remarqué, en plus d’un hommage à Charlie, ceci est également un clin d’œil au grand Pierre Desproges qui disait à propos de la mort de Brassens :

« Le jour de la mort de Brassens, j’ai pleuré comme un môme. Alors que – c’est curieux – mais le jour de la mort de Tino Rossi, j’ai repris deux fois des moules. »

Cela dit, heureusement que cela ne s’est pas passé chez Minute, on aurait été obligé d’en acheter cinq millions … t’imagine l’horreur !

Donc après avoir été taxé de la sorte, j’ai eu plaisir de me prendre en pleine gueule, d’être un con, un minable, voir carrément un terroriste potentiel, prêt à passer à l’acte… rien que ça ! Alors là, c’est du lourd, le gars n’y ait pas allé avec le dos de la cuillère, il m’en a tartiné une bonne couche. Comme tu es très curieux, tu te demandes bien ce qui a pu déclencher une telle ire de ce gugus sans intérêt. Et comme je suis de bonne humeur aujourd’hui, je ne vais pas te faire attendre plus longtemps. En fait, ce triste sire aurait été prêt à me clouer au piloris, me torturer à la gégène, m’emprisonner à Guantanamo, tout cela parce que j’ai eu l’outrecuidance d’affirmer mon désaccord avec la censure que certains veulent imposer à Dieudonné. Pour moi, la liberté d’expression s’applique à tous, ensuite la loi est là pour encadrer les propos de chacun. Si cela dérape, nul doute que l’interdiction suivra.

Les gars de Charlie en savent quelque chose, eux qui ont souvent essuyé les plâtres de procès que leur a fait l’armée française entre autre. Je te rappelle qu’à la mort de de gaulle (oui, je ne met jamais de majuscule à un militaire) et suite à la fameuse Une « Bal Tragique à Colombey : 1 mort », le journal, alors Hara Kiri Hebdo a été purement et simplement interdit. Il est réapparu juste après sous le nom de Charlie Hebdo, faisant ainsi un pied de nez, ou une quenelle, au choix à la censure idiote.

Alors que ceux qui défendent cette liberté et qui sont peut être même descendu dans la rue, que ceux là s’énervent frénétiquement, tapant des pieds et hurlant comme des enfants gâtés pour que l’on fasse taire untel ou untel, sous prétexte qu’il est dangereux …. si, si c’est vrai, c’est ce qu’on nous dit partout, à la Tv, dans les journaux. Ah, si seulement ils mettaient autant d’énergie à faire interdire Minute, Valeur actuelle ou le FN, comme avait tenté de le faire Charlie Hebdo dans les années 90, plutôt qu’à fantasmer sur un ennemi tout désigné, on s’en porterait que mieux.

Un raciste est quelqu’un qui se trompe de colère, ceux là en sont également.

Alors voilà comment en quelques jours, on m’a gentillement traité de dangereux gaucho d’une part et d’extrémiste radical de l’autre. Avoue que c’est drôle, non ? Moi, élevé au biberon de Renaud, Brassens et Charlie Hebdo.

En fait, je vais t’avouer mon pote que tout cela me rassure. Et oui, parce que moi, naïvement je m’imaginais que tout le monde était devenu Charlie pour de bon. Et bien non mon ami et c’est tant mieux. On va pouvoir continuer à chier dans les bégonias comme le disait Siné, à emmerder les culs-bénits, les pisses froids, les bourgeois, les donneurs de leçons, bourrés de certitudes.

Je n’aime pas l’unanimité et les gens qui marchent avec le troupeau.

Je pense à Cavanna… il peut se réconforter là haut en voyant que les cons sont toujours là.

Ne soit pas inquiet Cavanna, « Le con se surpasse ».

Le plus compliqué maintenant c’est que même les cons ont un Charlie Hebdo sous le bras.

Voilà pis c’est tout.

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