Si les BD étaient des foulards pour dames, « Panthère », du Néerlandais Brecht Evens, aurait
D’histoire, ne cherchez pas, « Panthère » est pure fiction, un rêve érotique, aux antipodes des fantasmes macabres de Dali. Quelqu’un a dit que la peinture du Nord est chaude, colorée, par contraste avec le climat des pays du Nord, tandis que la peinture des Méridionaux est froide, pourvoyeuse d’ombre, au contraire.
Une fillette a perdu son chat, que son père a fait piquer pour abréger ses souffrances. Une panthère vient alors hanter la fillette, séduisante, joueuse, enveloppante, d’un tout autre calibre, si je puis dire, que le chaton. Les adeptes de Freud traduiront sans peine ces métaphores, dont Brecht Evens se sert pour faire étalage de sa propre capacité à séduire. Le thème de la séduction était déjà celui des « Noceurs » (2010), mettant en scène un personnage charismatique tel qu’on peut en croiser parfois dans les soirées mondaines, captant l’attention de tous, en particulier des femmes, excitant parfois la jalousie de leurs rivaux.
L’amateur de musique sera comblé par une telle symphonie de couleurs. Les autres seront un peu déçus par le côté un peu répétitif et creux du propos.
A noter que l’auteur expose ses planches à Paris, où il vit, à la galerie Martel jusqu’à la fin du mois de janvier.
Panthère, par Brecht Evens, Actes Sud BD, novembre 2014.