Ton ombre s'est déposée sur le mur, fragile.
Ses contours semblent incertains,
Comme échappés en volute.
À quel moment l'as-tu abandonnée ?
Quel poids pesait sur tes épaules pour que tu t'en délestes ainsi ?
De mes mains éperdues je cherche à reconstituer ta silhouette.
J'aimerais tant être spécialiste en ombres chinoises,
Et lui donner vie, sous les applaudissements des spectateurs.
Mais seule la lumière d'un lampadaire lui tient compagnie,
L'entourant de son halo.
Des heures durant, je reste face à toi,
Jusqu'à ce que le ciel pâlisse
Et éteigne les lumières de la nuit.
Sur le mur, ton ombre a pris l'aspect d'un tag géant,
Aux contours incertains...
Texte © Marie-Laure Bigand