Lorsque la fille du Pasteur Bethia rencontre au cours d’une promenade le jeune indien Cheeshahteaumack, elle ignore que le destin les liera à jamais ensemble. Elle lui apprend à lire et les prémisses d’un savoir auquel elle-même n’a aucun droit en tant que femme, et il l’initie aux rites païens des Wampanoag son peuple. Elle le rebaptise Caleb. Mais bientôt Caleb viendra s’installer chez le pasteur pour devenir l’un des rares étudiants indiens. Particulièrement doué, il surprend son entourage. Et lorsqu’il entre à l’université avec le fils du pasteur, son meilleur ami Joël du même peuple que lui et tout aussi doué, Bethia les suit, engagée comme servante. Elle voit là une opportunité d’acquérir plus de savoir, car elle a une soif inextinguible de connaissances. Bethia nous raconte leur ascension, leur descente aux enfers, leurs doutes, leur amitié et le drame qui finira par les toucher.
Caleb et Joël sont deux personnages ayant vraiment existé. C’est autour du peu que l’on sait d’eux que l’auteure a développé son roman. On y côtoie le puritanisme, le rejet de traditions ancestrales, la peur du monde inconnu des sorciers indiens, du racisme, de l’incompréhension. C’est le roman d’une époque, ce XVIIème siècle où il y a un véritable choc des cultures et une mécompréhension de la part des colons envers le peuple indien. Il nous raconte comment des individus tiraillés entre deux mondes apprennent à vivre, à faire des concessions. C’est une belle galerie de portraits, un beau livre qui en plus est bien documenté sur l’époque à laquelle se déroule l’histoire mais aussi sur les us et coutumes des différentes parties. J’ai énormément aimé ce livre.
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