J’ai fait des études utiles ; celles qui te permettent de placer transsubstantiation et anaphase en soirée. Ne me mentez pas, je sais que vous êtes en train de googleliser à mort là.
Mais les dites études ne rapportent pas un sou. J’ai donc exercé quelques métiers aussi improbables que mal payés.
Et, donc, entre autres, j’ai été “fille qui cherche un mari via sms”.
En gros. Une boîte lance un service de rencontres via SMS (qui leur a fait leur business plan ?) et comme 90 % des inscrits sont des hommes, elle recrute des smicards pour assurer l’animation.
J’étais donc tour à tour :
- Sophie, 20 ans, qui aime les balades en forêt, son chien et “Plus belle la vie”
- Sarah, 35 ans, divorcée, de Tarbes qui aime les boîtes de nuit
- Huguette, 45 ans qui aime le tricot.
Vous vous doutez que je ne tapais pas sur mon téléphone portable mais sur un ordinateur.
Là, prise dans l’action, folle de joie devant les tirades enflammées de mes interlocuteurs, j’avais tendance à répondre vite. Le don juan était donc parfois surpris de me voir taper aussi vite mes SMS.
Forcément pour faire du chiffre, chaque profil devait draguer plusieurs hommes à la fois, qui, de temps à autre, se sortent le cerveau du slip et parlent. Entre eux. Et découvrent que l’amour de leur vie cause à 50 hommes à la fois et leur sort les mêmes platitudes. Poussinette dorée - moi - devient alors “cette salope qui m’a trahie”.
La boîte a ensuite décidé d’organiser une soirée pour nos fameux internautes. Evidemment nous devions être là pour faire la retape. Moi ce jour là j’étais malade. Sont venus 5 mecs, entre 50 et 55 ans, qui avaient tous omis de signaler dans leurs profils quelques problèmes physiques divers et variés dont entre autres une hygiène approximative.
Après je ne sais pas pourquoi la boîte a délocalisé.