Le trio est formé des deux sœurs et du frère Durham. Et à eux trois ils se débrouillent plutôt bien car ils jouent de tous les instruments. Kitty, chante, tâte de la batterie, de l’harmonica, de l’ukulélé, du trombone et de la guitare ; Daisy est à la batterie, à l’accordéon, au piano, au xylophone et chante aussi ; Lewis, lui, se contente de tenir la guitare, le banjo, la batterie aussi et le piano ! Il faut dire que nos trois rigolos ont ça dans les gènes, puisque papa (Graeme Durham) est ingénieur du son dans un studio de Londres et maman (Ingrid Weiss) batteuse du groupe The Raincoats. En cherchant sur YouTube vous verrez la famille au complet, sur scène, avec le père à la guitare et la mère à la contrebasse…
Maintenant que je vous ai présenté la famille, vous voudriez connaître le type de musique qu’ils interprètent. Là, c’est plus difficile à expliquer par écrit. Ce qui frappe immédiatement, c’est le côté minimaliste de l’entreprise, ça sent l’enregistrement analogique fait entre amis, sans se prendre la tête, si ce n’est de pouvoir donner du plaisir et en prendre à jouer. Des guitares minimalistes, des voix claires et une agréable alternance de voix féminine ou masculine, des orchestrations sans grands effets apparents, rien qui cassent les oreilles, au contraire même. Signalons quand même une section de cuivres venue en renfort avec Eddie Thornton, trompettiste ayant soufflé derrière les plus grands, des Beatles à Bob Marley, ce qui trahit son âge avancé.
Les influences sont multiples, régurgitées au fil des morceaux, il y a du blues (un peu), du rock and roll (rockabilly), du rythm’n blues, sans jamais que ces types de musiques soient fidèlement reproduits, des réminiscences caraïbes, mais il y a surtout à mon sens et c’est ce qui définirait le mieux leur musique, une atmosphère jazzy, le jazz qui swingue, celui qui met en joie avec des morceaux dont les mélodies rappellent parfois des trucs déjà entendus jadis, sans qu’on puissent les identifier précisément. De la musique d’autrefois, autrefois voulant dire, il y a très longtemps.
Pour être totalement honnête avec vous, j’avoue que les vidéos vues sur Internet, d’extraits de concerts, m’ont moins emballé que leurs prestations sur disques. Ce n’est pas grave, puisque c’est de leur CD en studio qu’il est question ici. Allez faire un tour sur Deezer ou ailleurs, mais tendez l’oreille vers Kitty, Daisy & Lewis, sans crier au génial – non plus – je vous garantis un bon moment de musique bien sympathique.