Récréanote, février 2015
Lorsqu’au hasard de mes lectures, je lis ces mots : « il neige », je me retrouve soudain au cœur de l’infinie tendresse de ma vie. Un éclat de l’enfance, un éclat de vie plus fort que tous les autres me revient, vivant, indestructible. Il neige !
Que de frémissements dans ce silence feutré, un cœur d’oiseau bat au ralenti, mais fort, si fort que la chaleur recouvre toutes les froidures de l’hiver.
Si je regarde mieux, si je m’abandonne à regarder par la fenêtre de la neige, je vois la lumière du soir qui s’avance, précédée de ses ombres. Elles viennent recouvrir, effacer toute netteté des traits, des lignes, des contours. Ces ombres confondent ce qu’elles touchent, offrent la vision d’un grand corps indéfini mais riche encore des particularités de ce qui le compose. Cette communion de l’entre-deux m’absorbe, je m’oublie dans ce bonheur de la vibration primaire qui ignore ce qu’est le manque.
Il neige.
©adamante