Basons-nous sur les assomptions de mon docteur (cf Bébés made-in-India – 2) et imaginons le scénario suivant : une jeune Indienne est mariée par ses parents et part vivre dans la famille de son mari, pour la plus grande joie de sa belle-mère qui se décharge (plus ou moins aimablement) des corvées les plus pénibles (comme sa belle-mère l’a fait avec elle). A 15 ans, la jeune épousée tombe enceinte. Elle est alors (en général) renvoyée chez sa mère pour la naissance, où elle restera plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Double avantage : 1. C’est quand même sécurisant d’avoir sa môman pas loin pour cette expérience angoissante et 2. Ça évite que la marâtre tue la jeune mère à la tâche à casser des pierres (ou moudre du grain, ou chercher du bois).
Maladies, pollution, bêtes et insectes sauvages, mauvais esprits (pas bien ça, les mauvais esprits), autant garder son nouveau-né bien au chaud et éviter de l’exposer à de tels dangers… Et puis ça permet aussi que la mère et le nourrisson ne polluent l’entourage, le processus de la naissance étant considéré comme extrêmement impur.
(3) Selon une étude de l’Unicef, 3.1% des nourrissons indiens ne passent pas le 28ème jour (soit 15 fois plus qu’en France) et 4.4% la première année – on était à 8.8% en 1990, donc imagine y a des centaines d’années quand les traditions se sont développées…
Sources : http://www.health.qld.gov.au/multicultural/health_workers/Indian-preg-prof.pdf ; http://www.unicef.org/french/publications/files/SOWC2014_FR.pdf
(A suivre…)