A la télé, je ne regarde jamais les émissions avec un public en toile de fond, car ce sont le plus souvent des programmes qui ne m’intéressent pas d’une part et de l’autre, parce que je déteste ces publics factices. Pas de chance pour moi, ces figurants sont aussi là dans les deux seules exceptions à ma règle, Téléfoot le dimanche matin sur TF1 et Canal Football Club sur Canal+ le même jour en début de soirée.
A Téléfoot, je reconnais que ce public est bon enfant et ne se fait guère remarquer, le casting prenant bien soin de ne sélectionner que des gens bien ordinaires, comme vous et moi, de ceux qu’on ne mémorise pas. Une fois, un gamin qui s’escrimait à faire des signes à la caméra pendant que le présentateur parlait, malgré les injonctions qu’on devinait venir des coulisses, a été expulsé durant une page de pub. Disparu des écrans, sans laisser de trace, comme s’il n’avait jamais existé.
Mais mon agacement, c’est au Canal Football Club que je l’adresse. Ici, la politique de casting est différente, certes la majorité est constituée d’un public lambda, mais le placeur s’ingénie à mettre derrière les animateurs de l’émission, une ou deux supposées bimbos pour affrioler les téléspectateurs que j’imagine mâles en majorité.
Quand je parle de bimbos, je veux dire des filles qui pensent pouvoir crever l’écran par leur seul physique et s’attirer je ne sais quelles retombées, dans les milieux du cinéma, de la mode, de la photo, de ces trucs qui vous assurent la gloire, la renommée et les gros chèques, sans trop se fatiguer. Partant du raisonnement que si ça le fait pour les présentatrices de la météo de cette chaîne, tous les espoirs sont permis.
Pendant qu’Hervé Mathou et Pierre Menez dissertent sur les performances de Lyon ou du PSG, dans leur dos, une blonde ou une brune, prends des poses ou des mines étudiées avec soin devant sa glace de salle-de-bain, tout sourire et classique pour l’une, gueule sévère pour une autre afin de sortir du lot. Maquillage, coupe de cheveux, tout a été étudié ; côté fringues pas d’extravagances, ce n’est pas le Journal du Hard, donc pas de décolletés mettant le feu aux poudres. Avec le temps, on s’aperçoit qu’il y a des habituées, une blonde à l’air faussement sage, derrière Mathoux ou bien cette Beurette avec une coupe afro blonde et la mine renfrognée, pour faire genre, derrière Menez.
Vous me direz que ce n’est pas bien méchant. Certes, ce n’est que ridicule. Car nos mignonnes, ne font pas que jouer les potiches, elles veulent contrôler leur image et c’est là que tout devient lamentable. Coups d’œil à droite ou à gauche, elles se cherchent du regard dans les monitors de contrôle pour offrir leur meilleur profil ou leur moue suggestive, malheureusement en faisant cela, elles quittent des yeux la caméra qui les filme et sur l’écran, le spectateur aperçoit de pauvres filles tentant désespérément de se faire remarquer, ce qui est bien le cas, mais à contresens de ce qu’elles espèrent, car l’œil en biais ou cherchant affolé le bon angle, n’est jamais télégénique.
La télé, il y a ceux qui la regardent, ceux qui la font et ceux qui veulent y passer et finalement, personne n’est innocent.