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Bébés made-in-India – 5. Versus les moeurs françaises

Publié le 06 février 2015 par Indiansamourai

inde,grossesse,bébé,nourrisson,accoucher,accoucher dans l’eau,césarienne,fertilité,contraception,stérilisation,gynécologue,épidurale,isolement,coutumes,sexe,accouchement,sage-femme,couche,massage,emmailloter,langer,allaitementComme y a pas de mal à se faire dorloter, ces coutumes du retour au bercail maternel, de l’isolation et de l’alitement persistent à travers les âges et les classes sociales. Plusieurs fois je demandai à des collègues nouvellement élevés au rang de père s’ils n’étaient pas trop fatigués. Et m’entendais répondre « ah nan tu sais ma femme et le bébé sont dans ma belle-famille, ils ne rentreront qu’au bout de trois mois ! ».

On est bien loin de l’ ‘isolement’ de la nouvelle mère française (quoique apparemment (d’après Tracy Hogg) cette période des 40 jours existe aussi en Angleterre)) qui va devoir vite tout faire toute seule : la bouffe, le ménage etc., en plus de s’occuper du nouveau-né. Voilà ce que j’essayais d’expliquer à mon entourage indien : moi, femme d’affaires indépendante et fille de femme d’affaires indépendante, j’étais génétiquement programmée (sauf complication médicale) pour me débrouiller vite toute seule. Et puis avec les ‘services’ que l’on trouve en Inde, i.e. employés de maison, livraisons de courses et de repas, c’est quand même plus facilement gérable qu’en Occident.

Quant à l’accouchement, l'homme indien n'est traditionnellement pas convié à y assister - comme ce fut le cas jusqu'aux années 50 en Occident où le débat n'est d'ailleurs pas encore clos quant à la nécessité et bénéfices de la présence du père (mais au moins le choix est libre)... Donc on se retrouve avec comme soutien la mère ou la belle-mère en salle de travail.

Et puis après il faut aussi quelqu'un pour aider vu qu'il existe des maternités qui ne servent pas à manger. Ainsi, la mienne (de belle-mère) proposa gentiment de rester à l’hôpital avec nous la première nuit (4)… Pour elle c’était son rôle de se lever la nuit quand le bébé pleure ; pas le mien, ni celui de son fils ou des infirmières. Pour me le passer afin que je le nourrisse. Enfin c’était le rôle de ma mère, présente mais visiblement pas décidée à se dévouer ! Ma mère dut en effet paraître bien inconsidérée en entrainant son homologue dans des virées shopping quotidiennes au lieu de squatter notre chambre d’hôpital ! En fait elle faisait son boulot de mère de Samouraï, à savoir s’assurer qu’on ait un peu d’intimité tous les trois…(Et ‘intimité’ c’est un mot qu'existe pas dans le dico (indien), alors que c’était pourtant le maître mot de notre plan de naissance !!) 

Quant à notre hôpital, nous avions choisi le nec plus ultra : non seulement ils servaient à manger mais en plus nous avions une nutritioniste et une experte en allaitement pour nous aider à faire la transition ! En plus, en imposant des horaires de visite strictes, ils s'affichaient 'pro-intimité' et innovateur (normalement, une fois le bébé mis au monde, toute la famille se déplace. T'imagine même pas le chaos !). Et il y avait pléthore d'infirmières pour nous aider et s'assurer que notre intimité ne soit pas trop complète !!

(4) Fait appréciable en Inde, chaque patient a le droit d’avoir un proche qui reste la nuit – le personnel hospitalier te regarde même d’un drôle d’air si, pauvre Rémi-sans-famille (c’est-à-dire l’expatrié moyen), tu n’as personne à tes côtés – et je suis sûre que ce soutien aide à la guérison.

(A suivre…)


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