Aussi loin que remonte mes souvenirs
J’ai toujours détesté ce moment obligatoire
A l’origine de mes premières ires
A l’heure où je devais m’abandonner dans le noir.
Juste se cacher
Rabattre les draps
Redresser l’oreiller
Et se trouver un coma.
Ça n’avait l’air compliqué pour personne
De ceux qui vivaient sous le même toit
Que moi et mes pensées, qu’emprisonnent
Encore aujourd’hui toute la fatigue en moi.
Dans toute vie bien réglée il faut savoir se coucher
Pour pouvoir se lever frais et étincelant
A l’heure où toute personne censée
Devrait s’en foutre en se rendormant
Pour éviter de se faire polir à froid
Par le nouveau patron taillé dans du bois chinois.
Je me rappelle de mes nuits passées
Lampe torche dans la bouche afin d’éclairer
Les pages des livres que je dévorais
Planqué de l’extérieur sous ma couverture et son opacité.
Ça n’a pas beaucoup changé
Excepté qu’aujourd’hui j’oublie d’éteindre
La lumière lorsque j’ai réussi à gruger
Les clefs de l’antichambre que je m’efforce d’atteindre.
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