Chakrasana, une posture que je réussi à présent, mais que j’avais peur de tenter (Pixabay).
Du yoga bébé au hatha yoga dynamique
Le yoga bébé s’est terminé quand ma fille s’est mise à ramper sérieusement. Elle n’était déjà plus un bébé. Pour ma part, les exercices proposés n’étaient plus en adéquation avec mes aspirations du moment. Mon corps s’était entièrement remis de la grossesse et j’avais besoin d’une activité plus dynamique. Je souhaitais également profiter d’un moment privilégié dans la semaine pour me faire du bien à moi toute seule (et puis, la salle de yoga bébé était loooin de chez moi – enfin pas tant que cela, mais à une distance suffisamment dissuasive). Pour toutes ces raisons, j’ai commencé à chercher un cours de yoga près de chez moi et pas trop cher. Un jour, par hasard, mon cher et tendre a trouvé la perle rare sur Meetup (site que je recommande chaudement d’ailleurs) : un cours de 90 minutes gratuit dans une association voisine. Le rêve.
Un rêve éveillé
Le mardi suivant, toute contente, je prenais mon petit tapis de yoga sous le bras direction l’association en question où je fus accueillie par un jeune homme barbu et enthousiaste qui m’a expliqué la genèse du lieu. Il s’agissait d’un endroit vraiment sympathique : une grande maison entièrement rénovée avec les moyens du bord entourée d’un immense jardin, le tout en pleine ville. Le but de cette association était de promouvoir la vie de quartier tout en proposant des activités diverses et variées animées par de gentils bénévoles (cours de danse, d’informatique, jardinage…). L’initiative m’a semblée intéressante et j’admire toujours les gens qui se bougent, qui entreprennent. Je trouve qu’ils apportent une belle énergie qui manque trop souvent à la plupart de nos concitoyens. Le projet m’a, malgré tout, paru un poil utopique car tout y était gratuit (on n’est pas habitué à la gratuité de nos jours, c’est peut-être triste, non ?) et je me demandais d’où les fonds étaient tirés, ne serait ce que pour l’entretien des locaux. Les organisateurs du projets nous ont simplement demandé du bout des lèvres une petite participation « à notre bon coeur » qui nous donnait le titre d' »adhérent », que l’on fasse un don de 3 centimes ou plus (et encore, ils nous l’ont demandé parce que c’était obligatoire…) Bref, ce lieu dégageait de belles ondes, tellement belles que j’avais du mal à en croire mes yeux et mes oreilles.
De la joie et du challenge
Revenons au cours de yoga. La prof était souriante et sympathique. Elle a été en partie formée en Inde à un type de hatha yoga que je qualifierais de « dynamique ». Comme je l’ai déjà expliqué dans un autre article, je suis plutôt adepte du yoga calme, celui où l’on maintient longtemps les postures et où la concentration joue un rôle central. Pourtant, je dois dire que ce cours là m’a fait un bien fou. Je pense qu’il devait être en adéquation avec mes aspirations du moment qui me poussaient à aller de l’avant. Comme quoi, ce qui déplait à un moment donné, peut plaire à un autre. Tout dépend du contexte, de sa forme physique, mais aussi de ses besoins psychologiques. Il ne m’a pas semblé que le cours suivait un plan particulier (à part la relaxation finale qui restait une constante). Chaque séance était une succession de nombreuses postures dynamiques ou tenues de quelques secondes à une poignée de minutes. L’enthousiaste de la prof était communicatif et l’ambiance était agréable et joyeuse : un vrai moment de détente où on ne se prenait pas trop au sérieux. Ce que j’ai vraiment apprécié, c’est que la prof passait en permanence dans les rangs pour corriger les postures. Je trouve cela crucial car il est très facile de prendre involontairement de mauvaises positions. Cela permet aussi d’adopter les gestes adéquats pour aller plus loin. Je me suis donc rendue compte à plusieurs reprise que je n’étais pas au maximum de mes possibilités (sans se blesser, attention !). J’ai aussi bien aimé essayer des postures plus « challenging » que je n’avais jusqu’ici pas vraiment osé tenter, comme celle du corbeau (bakasana) ou encore chakrasana (vous savez la figure du pont que toutes les petites filles se vantent de savoir faire et que passé 18 ans plus personne n’ose pratiquer !). Et bien, elle ne sont pas si difficiles que cela. Elles demandent juste de la pratique (et si on n’ose pas les prendre par peur de ne pas y arriver, on ne risque pas de les réussir). Chakrasana demande néanmoins un échauffement préalable et une bonne souplesse du dos qui s’acquiert progressivement.
On y retourne ?
Je sortais de chaque session vibrante d’énergie et prête à affronter de nouveaux défis. Comme quoi, chaque type de yoga possède des vertus différentes. Le cours a par la suite été interrompu momentanément parce que l’association a été fermée pour cause de remise aux normes des locaux. J’espère de tout coeur que le projet pourra reprendre son cours et que les travaux pourront être financés. Les initiatives de ce type sont rares et elles demandent une sacrée dose de réalisme. Le cours de yoga est désormais payant (ce que je trouve normal, vu le travail accompli) et a lieu dans un autre endroit, mais les prix restent très raisonnables. Ne me reste plus qu’à me remotiver !