Avec le kundalini yoga, j’ai découvert des facettes cachées de ma personnalité
Kundalini quoi ?
Un week-end de libre ! Pourquoi ne pas tester un petit stage de yoga ? Ni une ni deux, après un petit tour rapide sur Internet, je suis tombée sur une session de deux jours de kundalini yoga aux tarifs abordables. Le kundalini yoga, kezako ? Et bien justement, je n’en savais rien. J’avais par contre entendu parler du concept de kundalini, cette énergie lovée à la base de la colonne vertébrale dont le réveil provoque une expérience mystique. J’avais aussi lu le livre « Mange, prie, aime » d’Elizabeth Gilbert, qui n’est certes pas un monument de littérature mais dont la lecture m’a fait passer quelque bons moments. Dans ce livre, l’héroïne parvient à réveiller sa kundalini lors d’un séjour yoga dans un ashram en Inde et fusionne littéralement avec l’univers. Voilà donc le peu que m’évoquait le terme kundalini. Je me préparais donc à vivre une expérience sortant de l’ordinaire, même si je ne m’attendais pas non plus à des miracles.
Secte or not secte ?
C’est donc piquée de curiosité que je pénétrais dans la salle de yoga, petite mais impeccable et bien dimensionnée par rapport au nombre de yoginis. Des fruits secs et du Yogi Tea étaient à disposition avant le cours et j’ai trouvé cela très convivial. J’ai juste eu l’impression de tomber comme un cheveu sur la soupe quand j’ai compris que la plupart des élèves se connaissent déjà et pratiquaient toutes les semaines. Deux profs nous ont accueillis : une femme avec un turban blanc sur la tête et un homme avec un accent chantant assis en tailleur sur une peau de bête. Oups, où étais-je tombée ? Dans une secte ? Je décidais de continuer tout en me jurant de faire preuve de discernement si des dérives venaient à arriver (ce qui ne s’est pas produit bien heureusement).
Les mantras
Chaque demie journée du stage commençait par l’incantation du mantra « Ong namo guru dev namo » et se terminait par trois « Sat Nam » et d’autres mantras étaient également chantés en cours de séance. Bien évidemment, tout le monde les connaissait par coeur, sauf moi ! Il faut savoir que j’ai une phobie : chanter en public, que ce soit lors d’un karaoké ou même pour entonner « joyeux anniversaire« . Mais, je dois dire que le fait de chanter les yeux fermés sans se regarder m’a considérablement aidé et j’y ai presque pris du plaisir, même si ma voix était un peu chevrotante au début.
Les séances
Les séances étaient une succession d’échauffements, de kriyas (postures) et de concentrations. J’ai beaucoup apprécié l’usage de la musique en bruit de fond pendant les séances : cela provoquait une effet berçant très agréable, une porte ouverte sur la méditation, voire la transe.
Un symbolisme tiré du sikhisme
Je trouve que le kundalini yoga possède une dimension un peu plus ésotérique que d’autres formes de yoga. La symbolique est omniprésente et tire souvent son origine dans le sikhisme, une religion/philosophie du nord de l’Inde. En voici quelques exemples :
- le turban blanc des pratiquants pour favoriser la méditation et éviter que l’énergie ne s’échappe par la tête,
- les vêtements blancs en matière naturelle pour favoriser la circulation de l’énergie,
- les profs ont un nom indien suivi du suffixe « kaur » pour les femmes et « singh » pour les hommes,
- la peau de mouton dont la signification m’échappe…
Sur ces deux jours, nous avons effectué de nombreux exercices. Deux d’entre eux m’ont particulièrement étonnés.
Initiation au Sat Nam Rasayam
Tout d’abord, nous avons eu une initiation au Sat Nam Rasayan qui est une méthode de soin basée sur la relaxation et la concentration. Je crois que je n’ai pas été totalement réceptive à cette pratique, mais elle m’a paru intéressante à explorer. Je pense qu’à la longue l’intuition se développe, ainsi que la perception et qu’il est difficile d’en percevoir les effets en une séance. Nous avons commencé par former des binômes : une personne s’allongeait sur le sol enroulée dans une couverture pendant que l’autre s’asseyait à ses côtés. Le but du jeu était de ressentir l’énergie de l’autre. Le soignant tentait de ressentir les blocages énergétique de son patient et le patient entrait dans un état de profonde relaxation propice à l’auto guérison. Je dois dire, qu’il m’était un peu difficile de me laisser aller, face à une personne que je ne connaissais pas et de ressentir son énergie.
La méditation qui m’a émue à en pleurer
Le deuxième exercice que j’ai trouvé intéressant, bien qu’éreintant, était une méditation en musique très combative. Il ne faut pas oublier que les sikhs sont des guerriers et que la résistance, l’endurance et le courage font partie de leurs vertus. L’exercice a duré environ une heure. La première partie était une méditation guidée où nous étions assis en tailleur avec une musique indienne douce en toile de fond. Ce préambule servait à nous ancrer dans un imaginaire et à y poser des repères mentaux. il nous fallait nous imaginer sur une île agréable, puis traverser un océan en pensée pour retrouver tous nos proches, tous les êtres aimés que l’on visualisait. La deuxième partie de l’exercice était la traversée de l’océan à la nage. Et je peux vous dire qu’elle fut ardue ! Pour ce faire, les yeux fermés, nous devions mimer des mouvements de brasse pendant que le rythme de la musique s’intensifiait. Des percussions venaient s’ajouter à la musique, de plus en plus présentes et le prof, de temps en temps nous encourageait par des phrases telles que : « Luttez contre les vagues ! Vainquez les ! Vous êtes plus forts qu’elles ! Vous valez mieux ! Battez-vous pour atteindre votre objectif ! Votre mental est fort !« . Nous étions à fond, presque en transe. Nos bras nous faisaient souffrir (nous avons du rester 30-40 minutes les bras en l’air !). J’avoue que parfois le mental reprenait le dessus et que j’ai baissé (littéralement) les bras à quelques reprises. A la fin, c’était le paroxysme. La musique était forte, le rythme était effréné. Le prof nous galvanisait. Je voyais les visages de mes proches sur la plage. Ils me souriaient, ils m’aimaient. Ils étaient contents que je sois enfin là. J’en avais les larmes aux yeux. J’avais réussi, j’avais atteint mon but ! Cet exercice était dur, mais extraordinaire car il permet de lier le geste à la pensée, de faire ressortir des émotions enfouies, il apprend à ne pas se décourager face à l’adversité et à maîtriser son mental pour accomplir ses objectifs. Je le conseille notamment à toutes les personnes qui manquent de confiance en elles.
Le kundalini yoga, je recommande ?
En bref, j’ai adoré ce stage de kudalini yoga et cet aspect combatif. J’ai apprécié la pratique en musique. Je suis ressortie avec les provisions de courage qui me manquaient. J’ai par la suite continué les séances de kundalini yoga avec le même prof pendant quelques temps.