Bien décidée à suivre les voies de Mère Nature autant que faire se peut (pour l'accouchement (comme pour le reste, i.e. la grossesse (faire confiance, médicaliser le moins possible), l'allaitement etc.), je me laissais convaincre par la sage-femme britannique de tenter l’expérience aquatique… Elle avait des arguments sympas, genre l’effet relaxant de l’eau chaude qui serait un antidouleur naturel.
D’ailleurs pour appuyer son plaidoyer, elle ne trouva rien de mieux que de me montrer, comme ça, sans préparation ni rien, une vidéo d’accouchement dans l’eau à la maison. Ce fut très, très dur de ne pas fondre en larmes. Et pas d’attendrissement devant ce miracle de la nature, non. De terreur. J’en reste traumatisée, d’avoir vu cette énorme femme aux seins lourds accoucher dans son salon, avec sa fille aînée, son mari, sa mère, son chien.
On dit que donner la vie est la plus belle chose du monde. Mais alors pourquoi tant de souffrance hein ? La sage-femme, se voulant rassurante, commenta sa vidéo : « tu vois, parfois, elle arrive même à sourire entre deux contractions ». Si c'est pas une bonne nouvelle ca !!
Bon, de toute façon, cette douleur j’étais incapable de me l’imaginer alors je me concentrais sur un détail qui peut sembler trivial : l’énorme poitrine nue de cette mère. Tout en moi se rebiffait ; déjà que je considère l’accouchement en soi comme un attentat à la pudeur… J’en étais au stade où j’envisageais sérieusement d’aller mettre bas ni vu ni connu j’t’embrouille toute seule dans ma salle de bain quand la sage-femme ajouta, comme si elle avait lu dans mes pensées : « t’inquiète pas, tu peux garder un tee-shirt, une brassière ou un soutif de sport ». Et d’ajouter « c’est quand même la manière la plus intime d’accoucher, car tu es toute seule dans ta piscine, personne pour te reluquer l’entre-jambe ». Vendu !
A quelques semaines du jour J, je me rendis à la piscine d’un hôtel pour tester les eaux… J’étais en effet curieuse de voir si ça aurait l’effet voulu : tout le monde me recommandait la flotte pour me soulager, me sentir plus légère. Je ne me suis pas sentie plus légère en entrant dans l’eau… En revanche je me suis sentie plus lourde en sortant !! Comme de toute façon je ne souffrais pas de problèmes de pesanteur ni de centre de gravité déplacé, je décidai de m’en tenir à cette expérience. Qui aurait dû me mettre la puce à l’oreille…
(A suivre…)