Vint ensuite le temps du congé maternité que je commençais une quinzaine de jours avant la date prévue de livraison* (* en anglais delivery désigne la naissance et la livraison et la fatigue aidant je fis une fois ou deux l’amalgame en français). Je m’étais fixée une to-do liste exhaustive avant de devenir mère : acheter un frigo et une machine à laver qui ressemblent à quelque chose (on avait déjà le berceau !), faire du beurre de cacahuètes, finir la série Orange Is the New Black et m’offrir une coupe de cheveux / manicure-pédicure. D’une part parce que je pensais que je n’aurais pas trop le temps avec le nouveau-né et (c’est très frivole et ça ne me ressemble pas (ça doit être les hormones) mais) je voulais avoir une tête décente sur la photo où on te colle le nourrisson dans les bras. Avec l’arrivée de mes parents et de ma belle-mère, il me fallut bien une semaine pour mener à bien ces opérations…
J’ai fait halluciner pas mal d’Indiens autour de moi en allant vagabonder seule (c’est-à-dire prendre le ptit-dej avec une copine) à J+1, puis en descendant et montant les escaliers comme une maniaque à J+2. Et j’ai moi-même pas mal halluciné quand par exemple ma belle-mère me prédit la date d’accouchement indiquée par les étoiles. Ou qu’elle m’apprit qu’au Kerala, l’accouchée doit passer les dix premiers jours alitée, pour récupérer (cf la note Bébés made-in-India – 3). Résultat des courses, j’accouchai dans le plus grand chaos astral (ou en tout cas dans le plus grand mépris des prédictions astrales) et, deux jours après mon retour à la maison, j’étais perchée sur un tabouret à réorganiser les placards de la cuisine… N’y voyons là aucune provocation ;)
(A suivre…)