Mon dessin terminé, je me retrouve seule. Je me lève, regarde au carreau.
Dehors l’embouteillage excite la circulation, voix sinistres des klaxons sous la pluie. J’écoute, l’attention volontaire me fait glisser dans le retirement. Les gouttes brouillent le paysage, œuvre incertaine de ce jour sans conviction.
Le vent gémit. Il cherche son chemin au travers des imperfections de ma fenêtre et le trouve.
Par la loi des transformations le voici courant d’air, je frémis.
Je retourne à ma table de travail, note mes sentiments en attendant que le thé infuse.
Des pantoufles, un bon pull, une tasse fumante, le loisir de penser, le privilège de créer, j’ai la chance de ne pas vivre dans la rue.
©Adamante SACEM