Bretagne : Kénavo Tristesse !

Publié le 03 mars 2015 par Georgezeter

Comme dans Bonjour Tristesse, Sagan "d'une jeunesse à la dérive sous les effets de l'alcool, de la marijuana et du sexe, tout  ça, en conduisant des bolides"... Ben, c'est moi, d'autres, y'a 30 zannées en Bretagne, entre Lesneven et Morlaix, plus précisément Plouescat et Porsguen. Je n'y aie pas mis les pieds depuis le début des années 80... Une botte de paille donc. Et croyez; ça fait un drôle d'effet de retrouver le terrain de ses immodestes exploits. D'ailleurs, à part Charlie, un vrai pote de l'époque, je n'y connais plus personne et n'y reconnais que pouic questions vals, vaux, jetées, abers et tutti.

Ah, "Ma" Bretagne! Amas Bretagne: Un vrai massacre. Tout est tiré au cordeau, y'a pas un poil de pubis qui dépasse, ne parlons pas des estuaires testiculaires, parkings à bateaux qui ne sortent presque jamais; les voiles pourrissent, les mouettes chient... ET.

D'abord les ronds points. Entre Brest et Guipavas au moins une vingtaine sur 12 km. Un gymkhana automobile qu'on se croirait en guerre. Quant on se dit que ce genre de chose coute pour les moins chers dans les cent cinquante milles et le top dans le million, pas étonnant que les hôpitaux ferment, les écoles en sous effectifs, la police qui rame et le justice qui passe entre les gouttes des palais de justice à toitures ajourées; n'oublions pas les vieux qui fouillent les poubelles par ennui et les familles monoparentales qui tirent le diable par la queue faute de mieux ; Mais, braves manants il ait dit: c'est pour "la sécurité des automobilistes, votre sécurité, poil au guidon ! "; Ben voyons Arsène. Notre pays compte dans les 36 milles ronds points, alors que l'Allemagne en compte moins de 3 milles; à ma connaissance il n'y a pas 10 fois + de morts sur les routes chez les teutoniques que chez les gaulois; pardon, les celtiques! Mais corruption oblige; d'autant que tous devis pour ces constructions se donnent à plus ou moins 10%; et ce pourcentage à de bonne chance de tomber dans l'escarcelle du parti politique affilié au maire, ou parfois dans les poches de l'élu, si par hasard celui ci encore n'a pas une entreprise de BTP... Donc, un rond point construit et hop, à 300 mètres autour ça devient constructible. Raison pour laquelle la route que je viens de mentionner est bourrée de pavillons machin truc, aussi laids les uns les autres, ne s'incorporant pas à l'architecture locale bretonne, où ce qu'il en reste, car ! A l'entrée du moindre village et à sa sortie, c'est une foultitude de panneaux publicitaires qui égaient la campagne, d'ailleurs la vache bretonne est devenue une lettrée à force de décrypter le bon-consommation - sommation-action. Et tout n'est pas fini! Tout et Arro sur la bagnole. Un exemple parmi une généralité: Devant l'église de St Pol de Léon, des raies blanches sont tracée sur les pavées qui ont certainement vue Anne de Bretagne faire son marché; mais que tchi ! La bagnole domine le pavement. Ce qui est aussi surprenant est l'énorme majorité de véhicules flambants neufs. Apparemment le crédit fonctionne à donf. Donc, du crédit bagnole, du crédit bicoque et hop, une population "assagie", bêlante et qui se la bouclasse gravos, car traites, traitres et la traites vachères. Pour illustrer: On croise d'ailleurs beaucoup de joggeurs qui portent, soit le gilet orange ou jaune vif prescrit par les autorités compétentes et pétantes ; on dirait les lascars "hommes en jaune" qui œuvrent sur les zautorutes. Là, on sent, de bons p'tits gars, de bonnasses tites gazelles qui gambadent bien dans les clous, bien dans le passage piéton et qui font-font là où ils doivent faire, sans émettre un semblant de sifflet; d'ailleurs ils sortiront des chiottes en les laissant encore plus propre qu'avant d'y entrer, c'est dire!

Voilà, La Bretagne enfin domestiquée bordel de bro ! Et moi comme un vieux con j'en chiale des kenavos coulés dans le bronze des menhirs, et pas dans celui des Mein Kampf ou autres lepenneries.

A Morlaix, et c'est encore un exemple y'a un spleen palpable; il est vrai que ça crachin 1 jour sur 1.  Mais zencore le soir, boire une cervoise bien frappée... Il y avait dans le temps de l'ambiance dans les canis, ça picolait sec, chantait des chansons de marin en terminant par le classique "l'curé de Camaret a les couilles qui pendent"; ben aujourd'hui, c'est bobo les gros. Le Ti Coz (c'est un exemple hein) qui fut l'un de ces hauts lieux des fêtes celtiques arrosées-arrosées-vidangées vous pouvez fumer, est devenu le repère de gens "biens", avé la raie sur le coté, buvant des liqueurs venues de Russie et de par là; ne parlons pas des serveuses grincheuses, souriantes que même une porte de prison est grivoise, et tout à l'avenant. A croire Grégoire que ce qui fait la moelle d'un peuple a été siphonnée par l'évier, et est tombée dans la canalisation aux regrets eternels. Mais qu'est-ce qu'on s'emmerde bro dois-je - dis-je et rages-je Pour dire que: Sur la jetée de Porsguen il y a Roc'h ar Mor, la plage, le resto qui en son temps préparait la meilleure raie au beurre noir de la galaxie.  Et ben, avec mon pote Charlie, en plein pèlerinage et sous un vent force 8 à décoiffer un cocu, nous allâmes l'âme en pine et le cœur en peine revoir le ci-bas. Il y avait un rocher juste en face du resto en forme de pénis, un énorme gros pénis. Chaque génération, la taquine, peignait dans différents teintes de rouge le sommet de la roche; et alors magique, une grosse bite bien raide se dressait à quelques mètres, sous les hourras juvénaux. Et ben le maire, cet iconoclaste végétarien l'a fait dynamiter car, indécent aux yeux des zenfants... Putain de camion chantait Renault, putain des poques !

Sinon, et ça m'console grave. Il y a tout de même un relais qui se révèle à chaque instantané. C'est positif, car, l'autre génération, celle qui suit à enfantée des caractères. Tiens, chers lecteurs et toi aussi Hannibal Lecter, le fiston de Charlie, un Sylvain (s'il vint, qu'il ne fut pas impromptu); lui, et je subodore plein-plein d'autres ont le sens d'être lascars, d'être rebrousse poil, d'être "demain sera bien, même à coups de boule"; donc, le passage de témoin est assuré, la vie vogue et moi je vioque...

Mais, J'suis content, j'peux crever pénard ! Alléluia et Yec'hed mat !

Georges Zeter/Mars 2015

Ce p'tit texte est dédié à Cathy.

Merci à toi Charlie, Sylvain et d'ôstres. - Breiz o véva!