Ils insultent la Russie, la traitent de tous les noms d’oiseaux, l’accusent de tous les maux mais, quand elle prend une décision dans son intérêt, ils crient au loup. On a appris que le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, s’est dit « déçu » par la décision russe de suspendre sa participation au groupe consultatif chargé d’accompagner le traité sur la réduction des forces conventionnelles en Europe (CFE). Ambiance.
Moscou a annoncé mardi sa décision de suspendre sa participation aux réunions du « Joint Consultative Group » qui se réunit à Vienne pour veiller à l’application du traité CFE – lequel a conduit à la destruction de milliers de pièces d’équipements militaires (avions, hélicoptères, blindés, pièces d’artillerie) à la fin de la Guerre froide -, selon le chef de sa délégation à Vienne, Anton Mazur.
Déception
« Nous sommes déçus par la décision russe », a affirmé M. Stoltenberg lors d’une visite au grand quartier général des forces alliées en Europe (SHAPE), installé à Casteau, près de Mons. La Russie avait déjà suspendu unilatéralement en décembre 2007 sa participation au traité CFE, un des accords qui avaient mis fin à la confrontation Est-Ouest, au grand dam des gouvernements occidentaux.
Post-URSS
Le traité CFE de 1990 a été modifié en 1999 pour tenir compte de l’éclatement de l’URSS, mais la Russie est le seul pays à avoir ratifié cette version amendée. Les pays de l’Otan ont refusé de le faire tant que la Russie n’aurait pas retiré ses forces stationnées en Géorgie et en Moldavie, deux ex-républiques soviétiques.
Remise en cause des traités
Des responsables russes ont récemment mis en cause deux importants traités de désarmement conclus à la fin de la Guerre froide, celui sur les forces conventionnelles en Europe et celui sur les forces nucléaires intermédiaires (INF) – conclu en 1987 et qui a notamment permis l’élimination des missiles de croisière et des Pershing II déployés en Europe occidentale et des SS-20 de l’ex-Union soviétique – « pourrait cesser d’exister à la fin de cette année ».
« Relique de la Guerre froide »
« Le traité CFE est une relique de la Guerre froide et n’a plus la moindre perspective », avait déclaré jeudi le vice-ministre russe de la Défense, Anatoly Antonov, lors d’une conférence de presse dans les locaux de Tass à Moscou. « Il est toujours en vigueur et certains tentent même de le préserver. Ce traité est mort et il n’y a aucune perspective de le faire revivre », avait ajouté M. Antonov.