Toute ma vie, j’ai connu la rue University, à Montréal, QC, Canada. University, parce qu’au bout, sur la rue Sherbrooke, il y a l’Université McGill.
Et voilà que, à compter d’aujourd’hui, 15 mars 2015, la partie de la rue University située entre les rues Notre-Dame et Sherbrooke
est rebaptisée boulevard Robert-Bourassa en l’honneur de l’ancien Premier ministre Robert Bourassa.Je suis heureuse que le nom de cette rue se soit enfin francisé. Il en a fallu du temps ! Merci, Monsieur Coderre.
Merci aussi pour le choix judicieux voulant que le nouveau boulevard Robert-Bourassa croise le boulevard René-Lévesque, le boulevard Dorchester de mon enfance, qui rappelle à la fois le conflit et la solidarité, enfin dans ma tête d’ignare.Deux Québécois francophones à la tête de ce pays, qu’a toujours été dans ma tête le Québec, par sa différence culturelle frappante ; j’aurais voulu cinglante. Mais culture que je vois s’effilocher sous les griffes de trop de tolérance chrétienne enfouie dans nos veines et nos inconscients, de trop d’accommodements dits raisonnables, mais que je trouve totalement ridicules et excessifs. Culture qui accepte de se laisser berner pour quelques votes de plus et où je ne reconnais plus l’essence même du Québécois francophone qui se battait contre l’oppression. Et tous ces hommes partis de presque rien, parce que Québécois francophones, qui se retrouvent enfin dans les hautes sphères de la politique, mais qui se comportent comme ceux-là, jadis, qui bafouaient leurs propres ancêtres.
On dit vrai lorsqu’on dit que les Québécois francophones ont bien peu de mémoire. Ça me désole tellement. Parfois, je m’interroge. Et je me dis que les Anglais avaient bien raison de ne laisser aucune place aux francophones. On ne sait pas se faire respecter. Entre nous, on se crache dessus, les uns les autres. On dirait une bande de gorilles. Non, pas des gorilles. Ils sont beaucoup plus intelligents. Des lavettes. Oui, c’est ça ! Des lavettes. Mouillées et molles.
Je m’égare du sujet, car mon cœur saigne. Je n’y peux rien. C’est ce que je suis. Mon pays, mon Québec, je le tiens dans le fond de mon cœur parce que je me souviens des batailles de mes grands-parents, de mes parents. Et c’est pour eux que je veux me tenir debout. Pour toutes leurs misères, et aussi leurs quelques gloires.
Voilà, c’est dit.
Finalement, je vous écrivais pour vous informer du changement de nom de rue, au cas où, comme moi, vous ne le saviez pas.
Bon dimanche !
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