Le cinoche à Jules-Dirty Dancing

Publié le 16 mars 2015 par Jules

Je sais ce que vous vous dites, cette fois ça y est il a complètement fondu un câble. Ça devait bien finir par arriver un jour au l’autre, faites le quinze on l’a perdu pour de bon ! Déjà vous imaginez bien que « Dirty Dancing » n’est pas forcement mon film préféré. Ce dessin est une commande que je me devais d’honorer. Je l’ai pris comme un défi plutôt rigolo en laissant parler mon côté féminin et ainsi pouvoir me lâcher dans le côté « Girly » et flashy des posters des années 80.

Bon…arrêtons deux secondes de nous trouver des excuses, car oui j’ai déjà vu plusieurs fois « Dirty Dancing » et oui il m’est arrivé de scotcher devant lors des habituelles rediffusions télé (les jours fériés de préférence). Jetez-moi la première pierre si vous voulez, mais « Dirty Dancing » est un film qui exerce toujours, même aujourd’hui, une grande fascination. Mais pourquoi ? La réponse est finalement assez simple, c’est un projet malin qui se calque (de façon assez perverse) sur la psychologie et le fantasme des jeunes adolescentes.

En effet, il est absolument impossible de croire deux secondes à cette idylle entre « elle », à peine sortie de l’enfance en pyjama Bambi, et « lui » Bad boy à la « James Dean » (Patrick Swayze parfait) suant littéralement le sexe. Comme un conte de fée, le film rend ainsi possible l’impossible. Le choix de Jennifer Grey et de son physique assez banal et ici décisif car toutes les adolescentes (et adolescents) peuvent s’identifier à elle et à sa volonté d’être considérée comme une adulte à part entière.

De plus, dans le film, le personnage du père (idéalement interpreté par Jerry Orbach future star de "New York District") n'est pas innocent. Bébé ne peut concevoir sa relation avec « l’autre homme de sa vie » sans son assentiment. Elle cherche à s’affranchir du carcan familial et ainsi prouver à ses parents qu’elle n’est plus une enfant et pouvoir enfin « voir le loup » tout en gardant si possible l’amour de son « papounet » intact. Le film propose ainsi une version « light » (et très rassurante pour les parents de l’époque) de la révolte adolescente, ces derniers n’hésiteront pas du coup à accompagner massivement leurs progénitures en salle, et donc de garantir un maximum d’entrées. Ajoutez à cela une esthétique très 50’s et vous obtenez un film pour toute la famille faisant passer les multiples allusions et chorégraphies très suggestives comme une lettre à la poste. Malin je vous dis.

Après, ne boudons pas notre plaisir, personne n’est vraiment dupe, et il est toujours bon de se vautrer de temps en temps dans les pires stéréotypes et de se faire agréablement manipuler au cinéma. Et puis de toute façon on va quand même pas laisser Bébé dans un coin !