Les journaux publient chaque jour des épisodes de romans. Pendant la guerre, ces œuvres inégalement littéraires, évoquent le conflit, les familles déchirées, l’héroïsme des soldats … Le Petit Journal, qui tirait à plus d’un million d’exemplaires à la veille de la guerre, n’échappe pas à la règle. Le 24 mars, il annonce, sur une demie page, la parution dès le lendemain d’un « grand roman patriotique inédit » signé Paul Bertnay, très connu à l’époque pour ses écrits larmoyants et revanchards. Avec Le Sang de la France, il aborde, selon Le Petit Journal, un « grandiose sujet ». L’illustration elle-même a pour but de susciter la colère contre ces « boches » qui, fusils en joue, visent un prêtre et deux femmes (jeunes filles ?) en larmes. Mais bien sûr le curé et les deux femmes seront sauvés : les soldats français sont là, ils arrivent. Sortez vos mouchoirs, pleurez je le veux.