Je réfléchis. J'examine les faits. Je constate. J'analyse. J'essaie de comprendre. Je mets des idées bout à bout. Je repasse le film à l'envers, à l'endroit, au ralenti, en accéléré. Je
regarde autour de moi, j'essaie de voir clair en moi. Certaines choses se mettent en place, certaines évidences qui m'avaient échappé. Et pourtant... Je ne sais pas si je suis sur la bonne voie
mais en tout cas, c'est la mienne. Si je me plante, qu'importe. Les autres ne sont pas mieux lottis que moi et leur vie n'est finalement pas plus exemplaire que la mienne. Cette impression, je
dois l'arracher de moi. J'ai commis et je commets des erreurs mais les autres aussi. Ce n'est pas parce qu'ils sont persuadés d'avoir raison que j'ai forcément tort. Les conseilleurs ne sont
pas les payeurs comme on dit. C'est moi qui paye d'ailleurs. Moi seule. Je fais comme je peux, pas toujours comme je veux, hélas. Si ma réfléxion ne me mène nulle part, si les décisions ne sont
jamais prises, je n'aurais fait ni mieux ni moins bien que d'autres. J'aurais fait les choses à ma façon, avec les cartes que j'ai en main. Pas parce qu'on m'aura dit que c'est mieux de
faire ceci ou cela, mais parce que j'aurai décidé de le faire. Comme chantait Dalida :"Ma vie, je n'en ai qu'une et je la veux libre et sans lois, elle est à moi." Si je n'arrive nulle part, si
je n'arrive à rien, si je sombre dans le néant, c'est simplement que j'aurai pris la mauvaise décision... je ne pourrai m'en prendre qu'à moi-même. Après tout, je l'ai dit "Je suis
grande".