Point noir : Non, non, ne dites rien, laissez-moi deviner… Abstention record, c’est ça ? Le FN est premier, devant l’UMP, c’est ça ? Il est en passe de rafler deux, trois, voire quatre départements, c’est ça ? Le PS est laminé et les ténors sont déjà en train de s’entretuer, c’est ça ? Le trône de Sarkozy a l’UMP, qui n’était déjà pas d’une stabilité à toute épreuve, vacille de plus belle et le nabot a du mal à retenir les barons du parti qui veulent galopiner avec les fachos pour sauver leur voiture de fonction, c’est ça ? Les Le Pen ont savouré leur triomphe devant une foule fanatisée, c’est ça ? Les journaux ne parlent que du Front Néandertal à longueur de page, c’est ça ? Les réseaux sociaux sont plein de commentaires de connards racistes et homophobes qui ne se sentent plus pisser, c’est ça ? ET BIEN J’EN AI RIEN À FOUTRE ! DÉMERDEZ-VOUS ! C’est pas moi qui vote comme un con !
Mauvais point : « Réactionnaire », « conservateur », dites-vous ? Mais ils en sont fiers, ils le revendiquent ! « Humaniste » est devenu une insulte, les idées de progrès, de justice, de liberté et de tolérance sont désormais considérées comme l’apanage des privilégiés ! Tu peux bien défendre les SDF et les sans-papiers, tu es désormais catalogué « gauchiste des beaux quartiers » ! Impossible de demander l’égalité en droits sans être taxé de « bobo bien-pensant », comme si les noirs, toutes les femmes et tous les homosexuels étaient tous des privilégiés ! Que des bourgeois tiennent ce genre de discours, ça n’a rien d’étonnant, mais que des gens des classes moyennes ou populaires y adhèrent, ça, c’est autrement plus navrant : mais enfin, camarades, vous ne voyez pas qu’on est en train de vous monter les uns contre les autres pour vous empêcher de vous révolter contre vos vrais bourreaux ? Vous ne voyez pas que, quelles que soient vos origines ethniques ou géographiques, vos opinions religieuses et vos orientations sexuelles, vous êtes tous victimes de ce système économique pervers dont ces « néo-réacs » sont, comme par hasard, les plus indéfectibles défenseurs ? L’expression consacrée « les racistes se trompent de cible » n’a jamais été aussi vraie ! Combien de temps encore allez-vous être dupes d’une aussi grossière supercherie ? UNISSEZ-VOUS, BORDEL !
Point de chute : Ils sont contents, les journaleux : ils en avaient marre de commenter des élections départementales qui n’intéressent personne et voilà que leur tombe tout rôti dans la bouche un bon gros drame aérien comme ils l’aiment, l’idéal pour faire flipper le client ! Quelle aubaine ! Le même gag s’était produit avec le fameux drame de l’A380, qui avait définitivement occulté les européennes de 2009 qui, à l’origine, n’étaient pas omniprésentes : Charlie avait fait sa une là-dessus en disant que toutes les victimes, c’était autant d’abstentionnistes en plus ! Le journal avait reçu des messages de protestation ! Combien vous pariez que les braves gens qui avaient été choquées par cette couvrante sont tout à coup devenus « Charlie » le 7 janvier ?
Point de rendez-vous : Bon. Si vous n’êtes pas excessivement dégouté à l’idée de vous faire tirer le portrait à prix raisonnable par un antifa primaire doublé d’un néo-marxiste donneur de leçons et, surtout, si vous êtes dans le Finistère, n’hésitez pas à venir me voir le 4 avril au collège Croas ar Pennoc (Guilers, 29) où je donnerai une animation « caricatures à a demande » à l’occasion des portes ouvertes et du quarantième anniversaire de ce collège où j’ai vécu, je dois bien l’avouer, les pires années de ma vie, constamment houspillé par mes camarades ; c’est dire si c’est une belle revanche pour moi d’y revenir respecté et apprécié, moi qui y fut moqué et méprisé ! Et si vous avez des enfants qui vont bientôt faire le grand saut CM2-6e, sait-on jamais, peut-être cette visite vous dissuadera-t-elle de les placer dans un collège privé (de toute façon, public ou privé, il y autant de harcèlement partout) ! Pour ma part, je n’en ai déjà plus besoin depuis que j’ai vu des affiches pour la « manif pour tous » à l’entrée d’une de ces boîtes à curés. Un point, c’est tout.