Quand mes principes déraillent

Publié le 13 mars 2015 par Timantine @timantine

Ce matin, Monsieur B. part plus tôt que d'habitude car il a une réunion à une heure de route de la maison. Ici, on prend notre temps, nous sommes vendredi, ma journée toute jolie avec Bébé M.

Nous partons vers 8h45, car nous avons rendez-vous chez le kinésithérapeute, pour une énième séance de kiné respiratoire. Sur la route, je me rends compte que j'ai oublié le sac à langer. Je le prends toujours, au cas où. Je me rassure en me disant que ce n'est pas bien grave, nous en avons pour une heure à tout casser.

Je fais un détour chez le pédiatre, pour aller chercher une ordonnance avec une rallonge de séance de kiné respiratoire prescrites. Il faut dire que Bébé M. est abonné.
Sur le parking, je me rends compte que le pneu est crevé. Il est 9h30. J'interpelle un homme qu'il me dit ne pas avoir le temps de m'aider.
Je remets Bébé dans son siège auto, et j'appelle l'assistance qui dépêche un dépanneur en trois quarts d'heure. J'ai évidemment pris soin de prévenir le kiné que nous ne serons pas au rendez-vous. Le dépanneur nous met de la bombe anti-crevaison, et nous invite à faire moins de dix kilomètres en direction d'un garage.

Bébé M est très sage, il chouine un peu mais il s'occupe en regardant ses mains. D'un coup, je me rappelle que je n'ai pas de sac à langer, pas un jouet, pas un biberon, rien. Cela ne m'arrive absolument jamais, sauf aujourd'hui. Je roule prudemment jusqu'au garage. Il est 11h20.

Ils acceptent de prendre la voiture en urgence, mais il va falloir changer les deux pneus car le pneu crevé a chauffé, il est foutu. Ils me rappellent dès qu'elle est prête. Je prends ma poussette, en direction du centre commercial, histoire d'être au chaud. Mon petit Tigre commence à avoir faim et je ne peux pas me permettre d'attendre car je n'ai pas d'heure précise pour récupérer notre voiture. C'est la mort dans l'âme que je me suis dirigée vers le rayon bébé et sa montagne de petits plats préparés. J'ai choisi un pot à partir de six mois, pour qu'il n'y ait pas de morceaux, car nous commençons à peine. J'ai pris une purée Naturnes au cabillaud et légumes. J'ai lu l'étiquette en long et en large, produits naturels, certifiés, les mentions me rassuraient tant bien que mal. Je choisis un paquet de brassés pour le dessert, j'achète des cuillères pour manger et nous voilà à la caisse.

Pour déguster ce " merveilleux " repas, je m'installe à la Brioche dorée, avec un sandwich et une boisson. J'en étais malade d'avoir oublié mon sac à langer. Je suis du genre à détester laisser mon petit dans une couche trop longtemps, par peur qu'elle soit trop sale, et je n'avais rien pour le changer. Bref, je réchauffe le fameux plat, en lisant les instructions. Je n'ai jamais fait ça pour Martin alors je découvre. Je culpabilise de plus en plus, ce n'est pas que ce produit n'est pas bon, c'est que je me suis fixée l'objectif de tout faire maison. Il a huit mois, et il n'a encore pas mangé d'industriel. A la crèche, il y a un cuisinier qui prépare chaque jour les repas des enfants.

Quelle fût ma surprise ! Mon petit tigre a englouti joyeusement presque tout le pot, 200 grammes. Il ne mange jamais autant de mes propres purées. Il ouvrait grand la bouche dès que la cuillère approchait. Ma pédiatre m'avait dit que dès le début de la diversification, il fallait que bébé mange aussi du tout-fait, pour qu'il ne le refuse pas en cas d'urgence. Croyez-moi, il n'a rien refusé, il a même mieux mangé que d'habitude.

Mes principes de maman ont complètement déraillés ! Je le prive de ces petits pots alors qu'il en raffolerait. 12h30, le garagiste m'appelle, la voiture est prête. Je donne le petit brassé à Bébé M, puis nous récupérons la voiture. Sur la route du retour, il s'endort, épuisé de cette matinée rocambolesque.