Qu'est-ce qui m'a pris? Je ne sais pas. Je me demande encore. A force d'en entendre parler, par une copine en particulier, j'ai fini par céder. (Et parce qu'elle me l'a prêté, faut pas déconner).
Je ne voulais pas le lire au départ parce que j'avais lu un extrait dans un magazine et j'avais tout détesté. Le style, qui donne juste envie de s'ouvrir les veines au couteau en plastique, de se faire hara-kiri avec des ciseaux à bout rond ou pire, de trouver que Musso finalement c'est pas si mal. Et puis l'intrigue... L'intrigue qui pourrait faire passer "T'Choupi va sur le pot" pour un chef-d'œuvre digne de recevoir le prix Nobel de la littérature. Je te raconte un peu ?
Alors c'est l'histoire d'Anastasia, qui a environ 21 ans, et qui est un tantinet godiche, non carrément cucul la praline. Je te jure. Et ringarde. Et vierge effarouchée. Et elle rencontre Christian Grey, un riche (millionnaire, milliardaire ?) homme d'affaire mystérieux (une histoire foireuse d'interview pour la gazette de la fac) et là c'est le coup de foudre.
Bon, rapidement on a droit à toutes les conneries du genre "je suis pas un homme pour vous" mais il l'emmène faire un tour en hélicoptère, un soir alors qu'elle l'appelle moitié soûle (soirée de fin d'année) parce que... On sait pas, elle l'appelle c'est tout. Et lui il géolocalise son appel et vient lui tenir les cheveux quand elle vomit. Il la suit quand elle part en vacances (qui a dit psychopathe?).
Bref, c'est un peu brouillon. Et au milieu de tout ça, ils baisent. Et comme la nana était était vierge et sans doute mordef (morte de faim, sexuellement parlant) un rien lui fait de l'effet.
Je te montre avec quelques extraits? Ne me remercie pas, attends d'avoir lu...
"Il sourit, puis sort du magasin d'un pas décidé en jetant le sac en plastique par-dessus son épaule, me laissant réduite à une masse tremblante d'hormones féminines en pleine ébullition."
"Son pouce caresse le dos de ma main : mon cœur rate un battement et ma respiration s'accélère. Comment arrive-t’il à me faire un tel effet ? Il lui suffît de toucher une toute petite parcelle de mon corps pour que mes hormones se déchaînent."
On notera la persistance de l'image des hormones en folie.
"La serveuse balbutie et finit par se taire complètement ; dès qu'elle voit monsieur l'Apollon, elle vire à l'écarlate. J'éprouve un bref sentiment de solidarité avec elle : moi aussi, il me fait toujours cet effet-là. L'arrivée de la jeune fille me permet d'échapper un instant à l'emprise de ce regard sensuel."
Tu comprends mes doutes à propos du style?
"Nous nous effondrons lentement au sol. Il m'enlace, m'emprisonne. Entre nous, est-ce que ça va toujours être aussi envahissant, dévorant, déroutant, captivant ? Je voudrais parler, mais je suis vidée, hébétée ; je me demande si je serai jamais rassasiée de lui."
On en reste là? Si toutefois tu veux en savoir plus tu peux le lire !