Magazine Humeur

Le Billet Amer #15

Publié le 04 avril 2015 par Observatoiredumensonge

Ce qui ne veut pas dire que nous approuvons.

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   Le Billet Amer #15 

Par L’Aigre Doux

« On peut tromper une partie du Peuple tout le temps. On peut tromper tout le Peuple une partie du temps. Mais on ne peut tromper tout le Peuple tout le temps »

Plus d’une centaine de scrutins locaux, un par département de la Métropole et de l’Outre-Mer, de quoi évaluer les tendances lourdes de cette consultation, véritable sondage à l’échelle nationale, alors que la mi-mandat de l’ère Hollande vient d’être bouclée. Du souci à se faire pour cette majorité qui n’en porte plus que le nom, après les graves revers des élections municipales, européennes et aujourd’hui cantonales.

Le désaveu de la ligne politique socialiste est sans appel. La perte de bastions aussi emblématiques que le Nord, la Corrèze ou l’Essonne, dans la marée des quelques trente départements conquis par la Droite laisse peu de place à l’espoir pour la Gauche, alors que tous les observateurs s’attendent à une répétition encore amplifiée de cette débâcle lors des élections régionales de fin d’année.

Les collectivités locales, à chaque échelon du mille-feuille institutionnel, constituent pour les partis dits de gouvernement, la base de leur légitimité politique et le soutien logistique et humain indispensable à la réalisation de leurs ambitions nationales. Leur défaut entraine presque systématiquement leur disparition à terme. C’est l’accident fatal qu’a connu le Parti Communiste en voie d’extinction et avant lui le Mouvement Républicain Populaire (MRP), ainsi que le Parti Radical réduit à la portion congrue des spécificités régionales.

L’émergence du Front National, désormais durablement installé dans le paysage politique, alimentée par les voix prises à la Droite républicaine mais surtout puisées au sein des masses populaires, réservoir historique des partis de gauche, redessine complétement la configuration générale et interpelle aussi bien les grands vaincus que les incontestables vainqueurs du scrutin. Les discours des uns et des autres continuent à faire l’impasse sur les vraies raisons de ce bouleversement, plus à gauche d’ailleurs par aveuglement idéologique, qu’à droite par soumission au politiquement correct.

L’indiscutable succès de Nicolas Sarkozy, remis en selle par cette belle victoire, ne doit pas occulter les causes profondes de son échec en 2012. Ses promesses non tenues sur la réforme de l’Etat, la libéralisation de l’économie synonyme de création d’emplois, la lutte contre l’insécurité, le contrôle de l’immigration, la réduction des excès de l’Etat- providence et de l’assistanat, lui ont coûté les voix des citoyens de condition modeste, atteints de plein fouet par les effets de ces nuisances dans leur vie de tous les jours.

En démocratie, le mépris des élites pour le Peuple se paye comptant, dans les urnes, avec cette arme silencieuse des obscurs et des sans grade, le bulletin de vote. A méditer…

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Pour qui a voyagé au moins une fois dans sa vie en avion, le frisson rétrospectif est garanti. Ne parlons pas de ceux qui empruntent régulièrement les lignes aériennes. Depuis le crash suicide de l’A 320 de la compagnie Germanwings, filiale de la très sérieuse Lufthansa, ils seront en droit de nourrir quelques appréhensions chaque fois qu’ils prendront place dans une cabine.

Les révélations de l’enquête sur le sinistre héros de ce drame, AndréasLubitz, au fur et à mesure de leur publication par la presse, mettent en relief les incroyables failles d’un système de sécurité qui fait eau de toutes parts. Ne parlons même pas de ce cockpit impossible à ouvrir de l’extérieur, incompréhensible moyen de défense contre une attaque terroriste. Mais ce co-pilote, souffrant de divers troubles fonctionnels et psychiques répertoriés par les services de santé, pouvait sans difficulté prendre les commandes d’un avion de ligne, protégé par le sacro-saint secret médical et la sanctuarisation du respect de la vie privée qui a privé de vie, c’est un détail, 150 innocents.

Ce monde est devenu fou. Gavé de délires éthiques et de bonne conscience à deux balles, il se déballonne de toutes parts, laissant grands ouverts les espaces dans lequel s’engouffrent tous ceux, malades mentaux ou cinglès de Dieu, qui peuvent pour une raison personnelle ou un dessein collectif, lui porter des coups meurtriers. Et malheur à qui osera jouer les lanceurs d’alerte en dénonçant ces périls. Il sera cloué au pilori par tous les gardiens du dogme. Peu importe les conséquences pour les individus si les grands principes sont respectés.

Les responsables à tous les niveaux de nos sociétés démocratiques et libérales évoluent dans un univers factice, étrangers à la vraie vie. Leur autisme de classe les empêche de prendre la juste conscience des évènements. La démonstration triviale de cette inadéquation au réel nous est fournie par l’actualité politique de notre pays. Puissamment désavoué pour la troisième fois en un an par le peuple le pouvoir en place, en panne de légitimité électorale, envisage pour faire face à la situation de prendre une mesure décisive : faire entrer au gouvernement le représentant d’Europe Ecologie Les Verts ( EELV) , Jean-Vincent Placé et un ou deux de ses collègues…Une réponse véritablement adaptée à la gravité des enjeux !

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C’était donc bien ça. La sortie de crise politique, suite à la débâcle électorale de la Gauche, se traduit par une mesure de nature à calmer la colère des Français: le retour au Gouvernement des écolos (1,5% des voix aux départementales). Enfin même pas puisque Cécile Duflot, plus enflammée que jamais, fustige Manuel Valls à longueur de déclarations au vitriol. Pas de quoi calmer le zèle de ses petits camarades, Jean-Vincent Placé et François de Rugy, présents sur tous les plateaux de télévision et dans tous les studios des radios nationales pour entonner le « Et moi, et moi, et moi ». Comme des oisillons à la becquée, ils implorent le Chef du Gouvernement, paré soudain de qualités certaines, espérant qu’il laissera tomber dans leur jabot un maigre fromage, secrétariat d’Etat aux affaires courantes ou Ministère des pas perdus. Qu’importe le flacon pourvu qu’on goûte à l’ivresse du pouvoir.

Cette imposture politique incarnée depuis des années par quelques opportunistes qui ont su habilement instrumentaliser une des plus belles causes de notre temps, la défense de la planète, a été favorisée par tous les gouvernements, plus largement ceux de gauche que de droite, afin de se donner dans ce domaine une bonne conscience imméritée.

L’écologie institutionnalisée, le fameux sigle EELV, s’est singularisée par ses scores ridicules dans les scrutins de tous ordres et ses chantages permanents auprès des partis de gouvernement afin d’obtenir des postes dans toutes les institutions, sans aucun rapport avec leur représentativité, les électeurs n’ayant pas marché dans la combine. Fonctions qu’ils ont exercées en faisant étalage soit de leur incompétence, soit d’un sectarisme idéologique incompatible avec le service de la Nation. Leur crédo politique est inaudible et pour tout dire inexistant, leurs batailles internes féroces occupant l’essentiel du champ médiatique. Celle qui s’annonce, avec la fracture annoncée entre les pro et les anti- Hollande, va être saignante.

On mesure là l’étendue du désarroi au plus haut sommet de l’Etat. Devant la gravité de la situation et le désaveu populaire, on attendait du Pouvoir l’accouchement d’une montagne. Ce ne sera en définitive qu’une souris.

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Après les guerres électorales perdues, la guerre des nerfs est loin d’être gagnée pour les socialistes.

Une fois de plus, Manuel Valls a piqué une de ses colères homériques à l’Assemblée Nationale, contre une députée UMP qui osait fustiger la politique pénale laxiste de Christiane Taubira. Après Marion Maréchal –Le Pen, objet il y a peu dans la même enceinte, du courroux primo ministériel, on apprend que dans ses débordements caractériels, le Chef du Gouvernement est sans parti pris puisqu’une de ses secrétaires d’Etat s’est effondrée en larmes suite à une rude algarade, il y a quelques semaines. Et ce matin, sur Europe 1, Jean-Marie Le Guen, chargé des relations avec le Parlement, s’est également lâché face à El Kabbach qui l’asticotait sur les déclarations de Montebourg contre François Hollande. Ambiance…

On se souvient des ministres de Valéry Giscard d’Estaing qui s’étaient mis à chuinter comme lui quand ils s’exprimaient. Olivier Stirn, notre ancien ministre de l’Outre-Mer, en était la plus belle illustration. Aujourd’hui, par mimétisme, le ton gouvernemental est à l’engueulade, l’imprécation, l’indignation. Pas sûr que le débat public y gagne en sérénité.

Un peu forcée quand même cette défense hargneuse de Taubira par celui qui souhaitait son départ quand il a été nommé Premier Ministre. La Garde des Sceaux, sans doute l’idéologue la plus dangereuse et la plus assumée à ce haut niveau de l’Etat, reste l’ultime caution de gauche du pouvoir. Cynique et opportuniste, se sachant de ce fait intouchable, elle n’hésite pas à manifester son hostilité à la politique du Chef de l’Exécutif par ses déclarations ou ses silences. Celui qui prévalut pendant la période post-attentats de Paris était révélateur de sa désapprobation des mesures pénales envisagées pour lutter contre le terrorisme.

Proche des « frondeurs » qu’elle côtoie sans se cacher, elle se maintient à son poste malgré son désaccord total avec les options du pouvoir. Bien que non membre du PS, l’élue radicale de gauche de Cayenne est devenue une icône pour les socialistes. Ils ne lui en veulent apparemment pas ou plus d’avoir contribué à éliminer en 2002 Lionel Jospin, au 1° tour d’une élection présidentielle qu’il aurait probablement emportée s’il avait été qualifié pour le second tour.

Un tel paradoxe peut se définir en deux termes,  pragmatisme (et) ou masochisme. Quoiqu’il en soit c’est elle, en définitive, qui choisira de rester ou de partir. Dans l’option du retrait, le pouvoir socialiste a du souci à se faire, Christiane Taubira disposant d’une capacité de nuisance infinie. Cette menace latente explique sans doute la tolérance dont elle jouit sans vergogne au sein d’un gouvernement dont elle combat les orientations.

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L’Aigre Doux


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*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE qui n’engage que son auteur ***

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