Le désert nous apprend le silence. On s’y promène sans bruit. Rien que le frémissement du sable et la brise qui le balaye. Il nous apprend la ténacité. Celle du roc et des rares mammifères qu’il abrite encore. Il nous apprend la fragilité. Si peu d’eau que la vie y explose à chaque goutte. Quelques fleurs pour la propager. Des cactus pour la conserver. Et quelques rares oasis le long d’un ruisseau trop court. Evaporé quelques dizaines de mètres à peine après être sorti de terre. Il nous apprend la lumière. Si froide et si bleue à la tombée de la nuit, si blanche à la pleine lune et si rouge aux premiers rayons du soleil. La lumière du désert est patriotique.
À Anza Borrego, le désert est un musée où la nature s’expose dans toutes ses formes, ses textures, ses lignes et ses couleurs. La plupart de ses oeuvres ont entre 500.000 et 6 millions d’années. Et puis il y a quelques sculptures éphémères. Laissées par l’artiste contemporain au détour d’une piste de sable, elles ramènent à la vie les espèces fossilisées dans l’étendue de sable et de roc, en plus de quelques animaux extraordinaires, formés dans l’imagination des hommes en regardant les étoiles. Les milliards d’étoiles que l’on voit dans le désert.
Situé à environ 3 heures de route au Sud-Est de Los Angeles, le parc naturel de Anza Borrego s’étend sur 2400 kilomètres carrés au Sud de Palm Springs, dans le désert californien du Colorado, entre la mer de Salton et San Diego. C’est le plus grand State Park de Californie.