Vous aurez remarqué, sans doute, que je suis un peu paresseuse, sur ce petit tapis de gymnastique.
Les raisons?
Je pourrais dire : j'essaie d'avancer sur d'autres terrains. D'autres terrains? Des petits jardins partagés, des grands chantiers à ciel ouver t, mais aussi des galeries souterraines, sujettes à éboulement fréquent. D'autres terrains, aussi, où les mots ne me poussent pas. Hier, par exemple, il devait y avoir devant moi cet écran jamais bien net que j'époussette trop vaguement, et dans lequel s'entassent mes mots, passent ceux des autres. Grenier de mes vieilleries, de vos surprises. Les enfants devaient vaquer à leurs activités loin de moi, et moi, je devais m'acharner là, jamais bien nette devant cet écran. Et puis, de fil en aiguille, je vous passe les détails, c'est pas ça qui s'est passé, mais une journée dans l'herbe accompagnée d'amis et d'une grosse douzaine d'enfants, et nous n'avons rien fait d'autre que d'alterner stations à l'ombre et stations au soleil, en regardant les enfants s'éparpiller dans les arbres, ne revenir que pour picorer une chips, boire une goulée, et repartir en courant vers leurs jeux, auxquels ils s'adonnent avec une concentration et un sérieux très ressemblant a celui qui me tient quand je suis devant cet écran.
Et puis il y a cela aussi, que je me suis surprise à adapter mon rythme de publication aux commentaires de Delest. Je sais pas qui c'est, moi, ce Delest. Mais bon, c'est comme ça, depuis de long mois il vient à chacun de mes textes dire une petite chose qui souvent me fait sourire et parfois un peu pencher la tête de côté. Et comme je suis comme les vieux chiens, que j'aime bien les habitudes et les nonos donnés de mains régulières, quand j'ai pas eu mon commentaire de Delest, c'est comme si mon texte n'était pas fini.
Et voilà, peut-être bien que Delest aussi, il va sur d'autres terrains. Dans l'herbe, au soleil.
Published by cécile portier