Dans les tableaux, un fond, un horizon. Dans un livre, un fond de page, le souvenir blanc de l'angoisse, ce poncif (car quand on écrit ça ne reste pas blanc longtemps, l'angoisse, elle est quand même beaucoup plus dans la difficulté qu'on a de ne pas savoir bien couper, dans l'impossible stabilisation des mots à une place qui leur rendrait justice et justesse dans la phrase). Dans nos chambres, parfois, des papiers peints, fleurs, petits camions, ou bien de grands aplats de couleur reposants pour l'oeil.
Et dans un site web? Ce fond, cette perspective, cette angoisse, ce repos? Qu'est-ce qu'on met? C'est une question de bonne femme, oui. Peut-être. N'empêche, moi ça m'a occupé, cette histoire de fond d'écran, trouver quelque chose qui parle de traces, de lieux, de données, numériques si possible, et quelque chose qui sache aussi s'absenter du regard pour laisser la place aux autres images, aux mots. Et puis voilà, il y a eu cette image, d' Eric Fischer, qui cartographie toutes les photographies de Paris postées sur Flickr et Geolocalisées. Et si vous zoomez en haut à droite, vous tombez sur Aubervilliers.
Voilà. C'est ça l'image de fond d'écran du site Traque Traces où j'ai déployé la fiction que je construis collectivement avec les élèves d'Aubervilliers, pendant ma résidence d'écriture. J'espère que vous ferez l'effort d'aller vous y perdre.
Et tout ceci ne se serait pas fait sans l'aide précieuse (et à la patience) de Joachim Séné, PDG, directeur commercial, développeur et poseur de papier peints chez Rature.net.
Et on viendra avec la classe présenter tout ça au Salon du Livre, sur le stand de la Région Ile-de-France, vendredi 18 mars au matin.
Published by cécile portier