Magazine Journal intime

j'ai rêvé la Révolution...

Publié le 05 février 2011 par Tdeb

j'ai rêvé la Révolution...

Sur un air de lampions, j'ai rêvé la révolution...

Bien que nos chers intellectuels et médias nationaux aient été très circonspects (terrorisés par l'idée de perdre leurs petites résidences secondaires en maghrébie) sur les débuts des différentes révolutions en cours en Tunisie, Egypte, (1) mon subconscient s'est tout de même imprégné de cet air du temps... très chargé de la fragrance des doléances en herbe, poussant, drues, entre les pavés...

Cela m'a rappelé les nôtres de revendications, récentes et vivaces aux vendanges, mais mortes l'hiver arrivant... Depuis se sont envolés en effet les prix du mètre carré sous notre toit, de l'avoine-Brent à l'abreuvoir de nos chevaux thermiques, des degrés fahrenheits au creux de nos alcôves, et bientôt de nos nouilles et de notre pain à nos tables chiches...

J'ai donc rêvé de révolution, je vous l'avoue, dans le genre : " Dégage, ça suffit " ou "Casse-toi pauvre con ! "... vous voyez ce que je veux dire ?

Suis-je malade ? Rien de comparable chez nous, pas de couvre-feu de vingt ou trente ans (restez couverts ou Feu !), pas de famille de raïs enrichie comme porcs au maïs (quoique...), pas d'oligarchie chichiteuse (chi, chi...), pas de religion d'oppression (Sion, Sion...), pas de misère endémique (seulement la misère Endémol, l'Endemolcratie...), alors ?

Pourquoi cette excitation soudaine ? Sont-ce les bulbes du changement commençant à germer qui me taquinent le bulbe ?

Pour me calmer et tenter dissuader mon extrémisme montant comme sève dans l'amandier, j'ai relu (dans l'Histoire de France pour les Nuls) le passage sur les signes avant-coureurs de la Révolution Française et là, j'ai eu une révélation : notre situation est bien pire que celle de nos ancêtres sans-culotte... (J'en suis tombé sur le cul !)

Porteurs de leurs petits cahiers de doléances, le Roi les avait au moins écoutés et avait au moins dit " wait and see ", maintenant Il nous colle ses réformes et nous dit d'au loin : " va-t-en, si... ".

La noblesse d'alors jouissait de ses prérogatives mais ne remplissait plus son rôle qui était traditionnellement de défendre la population contre les agressions des ennemis : la noblesse de maintenant (banquiers, décideurs économiques, patrons d'industrie, politiques) qui devaient nous protéger de la misère et assurer notre confort nous écrase d'impôts, nous vole nos économies, nous endette à mort et nous fait supporter leurs risques financiers en nous narguant avec leurs profits.

Le clergé d'alors était censé montrer l'exemple des vertus et permettre le salut des âmes, il se vautrait dans la consommation de biens terrestre et se damnait pour les obtenir : notre clergé (les économistes, les intellectuels, la grande presse, les publicitaires, les communicants de la pensée unique) essaient de nous imposer leur religion (le libéralisme, le mondialisme, la mobilité et la polyvalence) alors qu'ils baignent en permanence dans l'entente, le monopole, le copinage, la compromission, la vente et l'achat de passe-droits et de privilèges.

Le roi d'alors au moins guérissait les écrouelles, maintenant Il nous donne des boutons et s'attaque à notre système de santé !

Le tiers-état, le nôtre, classes moyennes, est méprisé comme il n'a jamais été méprisé, pressuré comme on ne peut plus, tondu devant le monde entier : nous courons en tout sens dans notre tonneau de goudron et de plumes faisant rire tous, y compris Bantous, Zoulous, Inuits et autres Femmes-girafes !

Une solution dis-je : la Révolution...

Comme celle qui bouillonne au creux de la Méditerranée ?

Non, une autre sans sang répandu, sans même démonstration de rues, je vous dirai une autre fois, j'ai mon idée... (Bon sang mais c'est bien sûr !)

La démocratie sur notre planète avance comme ces chenilles qui ramènent l'arrière de leur corps derrière leur tête avant de porter cette dernière plus loin, vers des horizons nouveaux ou comme ces cordées sur les parois escarpées où le premier, le plus fort, repart quand le second, plus faible l'a rejoint et s'immobilise en attente...

Nous étions les premiers en 1789, peut-être en 1968, aujourd'hui les derniers trainards nous rejoignent enfin...

"France, mère des arts, des armes et des lettres", as-tu un rôle encore à jouer ? Sauras-tu exercer encore cet art, trouver les nouvelles armes qu'il est urgent de forger, pourras-tu en transcrire les grands principes ? Seras-tu chenille précautionneuse ou belle sportive ?

Aux armes citoyens ! (2)

Repartons vers des cimes plus pures, plus techniques : l'abolition de la dictature de l'économie libérale, l'honnêteté recouvrée chez nos élus, la mise au pas des spéculateurs bling bling, exploiteurs de précarité, bonimenteurs de pub, golden boys et leurs bitchies women, la gestion sage de nos économies, des ressources et besoins collectifs, la refonte de la hiérarchie des métiers etc

Pose les deux pieds en canard

C'est la chenille qui se prépare

En voitur' les voyageurs

La chenill' part toujours à l'heure

Accroch' tes mains à ma taille

Pour pas que la chenill' déraille

Tout ira bien et si tu veux

Prie la chenill' et le bon Dieu.

(1) ainsi ce télématin de William Mémèregît avec une minute pour les évènements contre cinq pour le film des deux décérébrés Eric et Ramzi !

(2) (" À l'armes citoyennes ! " : c'est ce que m'a proposé comme correction Word après avoir souligné rageusement les trois premiers mots de notre hymne national... Tout un symbole : les amerlocs ont décidément oublié la langue qui avait inspiré leur régime démocratique)


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