Discussion à propos de l'école entre 2 extrêmes idéologiques (l'équipe scolaire et un élève qui pourrait-être moi). J'ai imaginé cette conversation en mangeant, comme quoi, on réfléchit peut-être mieux hors contexte. Je vais donc essayer de retranscrire aussi fidèlement que possible cette conversation imaginaire mais réaliste.
En cours, un élève de 3ème demande à son camarade, visiblement futur homosexuel, quelle a été son enfance (histoire de confirmer sa théorie sur l'homosexualité), il pose la question en cours, car il oublie tout le temps de poser la question, alors tant qu'il y pense !
" Et sinon, c'était comment dans ton enfance ? "
Mais, le prof de techno le voit poser la question et l'interpelle ! (j'utiliserai mon prénom)
" Alors Anthony, je ne te dérange pas ? "
Voulant intérieurement faire un bon mot en répondant que " si " il me dérangeait, ce qui était d'ailleurs vrai, j'ai préféré m'excuser... Mais il reprit:
" qu'est-ce que tu lui disais ? "
Pris entre la gêne de dire la vérité et l'envie d'être sincère, ce qui me permettrait peut-être qu'il me laisse tranquille, j'ai finalement répondu la bêtise habituelle de tous les élèves " non rien ".
Mais, (à croire qu'il en avait marre de son propre cours, et souhaitait se divertir) il interrogea mon camarade, qui répondit la vérité.
Lui-même gêné, le prof me demanda le pourquoi de cette question, ce qui me fit répondre
" je m'intéresse à la psychologie d'enfance " (je n'allais pas préciser le pourquoi exact de cette question, tout en espérant que certains comprennent...)
Et là, le prof s'exclama, sur un ton de " connaisseur ":
" Eh bien, vous attendrez la seconde pour vous intéresser à cela, essayez déjà d'avoir de bonnes notes dans toutes les matières, on verra après "
J'avais tellement de choses à répondre à cela ! Mais, dans ce contexte, tout le monde se serait foutu de moi, c'est donc là, où l'envie d'une petite phrase assassine et explicite me vint, mais dans une situation d'infériorité, il est difficile d'avoir l'assurance en soi nécessaire.... Je me suis contenté d'un " nous ne sommes pas obligé d'être tous identiques au même âge, puis il faut s'y intéresser pour apprendre ".... Avec du recul, j'aurais répondu " occupez-vous de ce que je suis, et non ce que devrais me faire être mon niveau scolaire ", mais on regrette toujours (quoique dire et admettre cela empêche de s'améliorer).
Il n'a pas aimé cette réponse et m'a envoyé dans le bureau de la " conseillère principale d'éducation " (quel titre pompeux)...
Une fois arrivé, elle a lu le mot dans mon carnet, et je lui ai expliqué brièvement et objectivement.
Elle m'a répondu à peut près la même chose que le prof quant au fait d'attendre la seconde, mais en insistant beaucoup sur la correction, la politesse.
Je lui ai donc répondu qu'elle avait raison, que j'aurais dû attendre, mais que néanmoins, je n'ai pas à patienter jusqu'à la seconde pour m'intéresser à ces choses, que je préfère le ressenti à l'apprit et au formaté.
Elle n'a pas du tout apprécié et m'a répondu " je suis plus au courant que toi de ces choses, j'ai bien plus d'expérience vois-tu "...
Elle ne m'a pas laissé le temps de reprendre, en invoquant le fait qu'il était impoli de répondre " à une personne adulte ".
Je me suis permis de glisser " au contraire, il serait impoli de ne pas répondre, au moins, je montre que j'ai écouté, et je cherche avec vous, en échangeant, une " vérité " à notre discussion.
Et pour finir, elle m'a répondu " très bien, tu le prend comme ça, donne moi ton carnet, on parlera de ton éducation avec tes parents, car tu es mal partis "....
Je voulais exprimer dans cette discussion virtuelle, mon ressenti quant à l'esprit fermé de certains " pro-scolaire " qui ne s'en remettent qu'aux notes, qu'à l'âge... J'ai aussi eu l'occasion de " répondre " à quelques phrases toutes faites qu'on nous rétorque à l'école.
J'ai aussi voulu dire à quel point il peut être important d'échanger, surtout durant l'enfance, ce qui est bien mieux que de rester assis le cul sur une chaise, la tête dans les bouquins.
Plus globalement, j'ai exprimé la frustration qu'on peut ressentir quand on nous juge sur des conventions.
Ce que j'ai écris là est donc de l'imaginé, mais à partir d'un mélange de fait et de personne que j'ai réellement connu dans le cadre scolaire ou non, et de ma propre façon de répondre, de penser, d'agir, de ressentir.
Que pensez-vous de cette discussion ?