J'ai eu fini mes examens hier. Comme un surplus d'angoisse accumulé pendant des jours, j'ai un peu eu du mal à résister à l'envie de me laisser aller pour de bon. De la musique, de l'humour, des doses de douceur dans le cocon que je m'étais fait. Parce que j'en avais besoin, pas pour décompresser. Juste pour essayer de me recentrer. Un peu.
Je n'y suis pas arrivée, pour tout avouer. J'ai préféré prendre le luxe de laisser mes bouts éparpillés à terre. Une quantité étonnante de moi, liquide, ce miroir beau mais tranchant, cette partie de vice, celle qui garde en elle des rêves de gosses. Et pour réunir la fuite et la raison en un seul endroit, il faut prier pour ne pas s'oublier encore une fois.
Ce matin, j'ai eu le réveil lourd. La tête embrumée, j'ai dû rêver de quelque chose qui me faisait plaisir, vu que je n'avais réellement pas l'envie de me lever. Tu sais, comme quand on veut absolument prolonger un rêve, que le réveil à coupé trop tôt. Alors, j'ai traînassé, j'ai laissé ce moment durer en longueur. Ici pas d'expression "au saut du lit", j'ai plutôt glissé sur le parquet comme une larve gluante. Ha ha.
enfin pas de quoi se bidonner tout de même, c'est qu'en si peu de temps, je m'améliore dans les phrasés, dans la manière de placer les mots. Je ne compte pas les pieds, les intervalles, je dis le texte dans ma tête comme quelqu'un le réciterait à haute voix. Et ça coule tout seul du bic, du crayon, sur cette feuille ou sur l'ordinateur. Puis ça pique aux yeux, parce qu'on est quand même fier du chemin parcouru.
Ça fait juste un an que l'idée de vouloir une guitare commençait à germer dans ma tête. Ça fait juste un an que j'ai commencé à vouloir me changer, pour devenir quelqu'un comme je l'ai toujours voulu. Pas la Mona qu'on charrie, pas celle qui est déchirée entre dire ce qu'elle pense et répondre aux besoins des gens docilement.
Je ne suis pas encore devenue exactement ce que je veux. Il faudrait que j'aie passé la dernière opération qui m'attend, il faudrait que je n'aie plu à suivre ce traitement ortho de chipotage de dents, que j'aie bien derrière moi les souvenirs de mon ancienne vie. Puis que je m'émancipe enfin.
Je me donne 1 an.