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Etude longitudinale de la fatigue dans la SEP

Publié le 30 mai 2008 par Pat La Fourmi
A longitudinal study of variations in and predictors of fatigue in multiple sclerosis.
Johansson S et al. J Neurol Neurosurg Psychiatry. 2008 Apr;79(4):454-7. 

"La fatigue est un symptôme fréquemment apporté par les patients atteints de sclérose en plaques mais peu d’études longitudinales sont disponibles.
Les objectifs de l’étude de Johansson  étaient de décrire les variations de la fatigue sur une période de 2 ans chez des patients présentant une SEP et de rechercher les facteurs prédictifs de cette variation notamment le sexe, l’âge, la capacité à faire face aux événements stressants de la vie quotidienne, le statut marital, l’humeur, la sévérité, la durée et la forme évolutive de la maladie.

Deux cent dix-neuf patients ont été inclus dont 200 ont fait complètement l’étude.
La fatigue a été évaluée par « the Fatigue Severity Scale » ou FSS à t0, 6, 12, 28 et 24 mois.
Suivant leurs scores à la FSS, les patients ont été classés en 3 groupes : non fatigués (FSS≤4.0), borderline fatigue (4.0<FSS<5.0) et fatigués (FSS≥5.0).

Les scores de FSS ont eu une variation significative (p=0.02). Les proportions de patients suivant les catégories de FSS varient de 32 à 39% pour les non fatigués, de 14 à 18% pour les patients borderline et de 45 à 52% pour les patients fatigués.
54% des patients ont changé de catégories pendant l’étude et donc 46% sont restés dans la même. A la fin de l’étude, 27% étaient considérés comme fatigués, et 19% comme non fatigués.

Les variables indépendantes prédictives de l’aggravation de la fatigue étaient les symptômes dépressifs, un score faible ou modéré au SOC (Sense Of Coherence : permet d’étudier la capacité à faire face aux événements stressants), la vie en couple.
Le handicap modéré est apparu comme un facteur prédictif de l’aggravation de la fatigue s’il était associé avec un diagnostic posé depuis plus de 10 ans, et une évolution progressive de la maladie.
L’activité professionnelle n’est pas apparue significativement prédictive d’une aggravation de la fatigue.
Réciproquement, les variables prédictives d’une diminution de la fatigue étaient dans cette étude : l’absence de symptômes dépressifs, un score fort au SOC, le fait de vivre seul, l’activité professionnelle.

Cette étude est intéressante car elle met en évidence une variation importante de la fatigue au cours du temps, et ses corrélations avec différents facteurs indépendants de la maladie. Il est également important de noter que la majorité des patients de cette étude recevaient un traitement immunomodulateur."

Article commenté par Nathalie Derache (CHU de Caen)

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