Ce qui ne veut pas dire que nous approuvons.
LE VALET DES COEURS 2
Par Jean-Marie Pieri
Chapitre 2
LE CONCERT DES HYENES.
Tout allait si bien et puis… patatras l’affaire s’était dégonflée d’un seul bloc, le soufflet du scandale bien mijoté dans les sous-sols du cabinet était retombé… pschitt politique, le roi ne décolérait pas, désespéré et inconsolable il tournait en rond dans son cabinet noir. Houspillant ses conseillers secrets, car il fallait trouver à tout prix un moyen d’accrocher l’éternel rival qui revenait en force!
Le roi gémissait: « je suis entouré d’incapables » la liste des collaborateurs renvoyés avec perte et fracas s’allongeait!
Personne ne trouvait grâce à ses yeux, le roi blême de rage tapait du pied à se fendre les rotules!
Quel caractère soupiraient les courtisans, servir ce petit homme, mon Dieu quel homme, quel petit homme, n’est pas de tout repos, d’abord il déteste les grands qui marchent courbés en sa présence, l’ex Premier I en avait fait les frais, trop grand, trop imposant, trop placide, trop soucieux de plaire au maître, il avait valsé dans les oubliettes du pouvoir.
Son successeur, l’ex chef de la sécurité, Premier II, plus habile avait dû donner des gages de soumission et de fidélité.
Pendant quelques mois sans parler d’idylle, il avait donné satisfaction et le roi se frottait les mains: « il assure les affaires courantes et prend les coups de pieds de l’âne à ma place c’est bien (éclats de rire) l’équipe une fois purgée des comploteurs se comporte mieux, la cohérence est respectée, bien sûr je le trouve un peu pâlot ces derniers temps, l’usure du pouvoir (le roi pouffa pris de convulsions, puis de hoquets) il devient irritable, trop arrogant, trop dur avec ses pairs! (sourire accordé au jeune chien folâtre qui faisait la une des journaux d’influence)
L’élite des paresseux (Ecole renommée: note de l’auteur) se plaint de remarques sévères, cassantes, de termes inappropriés, trop polémiques en un mot, il est carbonisé, il tombe dans les sondages, il est fini (le roi imagina un pas de danse, après s’être bien assuré qu’il était seul dans son cabinet).
Le troupeau des fainéants bien rétribués de la « représentation » avait échangé des noms d’oiseaux avec Premier II, lors d’une allocution mémorable de ce dernier qui avait dû sortir l’artillerie lourde pour répondre aux attaques d’une opposition en verve!
Le roi adorait ces prises de bec lors des séances, il savourait leurs débats très animés à la télévision devant une petite collation sur le pouce: pain grillé, saumon, caviar et pâtés de campagne! A la guerre comme à la guerre!
L’acteur se défend bien et l’attaque est la meilleure défense, il utilise tous les effets de manche, l’indignation feinte avec la main sur le coeur est impayable, quel professionnalisme, je savoure la posture, il est doué pour un peu on s’y croirait, Dieu doit applaudir dans sa tombe, quel artiste, mais peut-être en fait-il trop, le tremblement était un peu exagéré (le roi essuya une larme d’émotion) dangereuse stratégie d’énervement: il ne faut pas confondre énergie et excitation!
Le choix des mots reste décisif, attention aux raccourcis à l’emporte-pièce qui stigmatisent, les propos « d’apartheid » étaient mal venus, mal compris!
L’allusion « correction des erreurs passées » ne me plait pas, car trop excessive et elle me met en cause, ce petit ambitieux me chauffe les oreilles (le roi plissa le front et fit la grimace, son visage figé exprimait la contrariété).
Pour l’instant il fait le job, à surveiller quand-même!
Le roi se redressa l’air pensif et sonna: voyons un peu mes fiches, sont-elles à jour?
L’homme en noir jaillit des ténèbres et le salua.
⁃ Apportez-moi le dossier de…
Jean-Marie Pieri
*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE qui n’engage que son auteur***
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L’article à lire absolument : La Cigale et la Fourmi, revue et corrigée
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