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A quand l'apaisement ?

Publié le 31 mai 2008 par Cameron

Ça n'a pas duré, mais pour ce morceau-là (ce morceau-là que tu n'as pas vu), j'ai travaillé dans une sorte d’ivresse, entendant le déroulé des mots dans mon esprit avant de les écrire, tout mon corps soumis au rythme de cette voix intérieure qui me prenait les tripes. Et soudain la notion de texte imposé n’avait plus d’importance, et soudain je savais ce que je voulais ressentir de chacun de mes mots.

A présent me voilà vide. Songeant pourtant, oui, avouons-le, que c’est réussi. Que le style est bon. Mais comme d’habitude saisie d’un accès de noirceur après l’effort, sans plus savoir que dire ni que chercher. Après chaque texte entendu avant d’être couché sur le papier, j’ai l’impression de heurter un mur, plusieurs semaines ou mois de travail tendus vers une seule destination qui s’avère inutile une fois atteinte. Je sais, ou en tous cas j’espère, que ce « passage à vide » ne durera pas et qu’une nouvelle route finira par émerger de l’actuel néant dans lequel s’écrasent tous mes mots. Mais que c’est dur, que c’est dur de ne jamais parvenir nulle part ! Et que le moment d’exaltation est bref d’avoir su un instant retranscrire sa voix intérieure ! C’est un aboutissement qui coûte cher.

Donc, voilà, je me débats avec la déprime, tu t’en doutais sûrement, vu la tonalité de mes dernières notes. J’ai eu l’impression de tenir quelque chose, et maintenant je le regarde disparaître. C’est curieux, tout de même. Le travail est chez moi assez inconscient, qui me voit persévérer dans une direction dont j’ignore tout jusqu’au moment où je l’atteins. Des petites miettes semées au vent qui me donnent l’impression naïve de progresser. Mais à présent, mais comme à chaque fois, je dois trouver une autre manière de parler. Et je ne sais pas laquelle, et je me sens tellement vide que j’ai peur. Pardonne-moi donc de nourrir ce blog de mots indigents, à peine sincères, qui ne savent même plus résonner à mes propres oreilles. Il faut que tu le saches : c’est juste... très dur pour moi. Je piétine sans fin le familier chemin de l'angoisse.

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